Le Maroc souhaite intégrer la gestion génétique dans sa politique de conservation des antilopes
Le Maroc œuvre pour intégrer les techniques modernes de gestion génétique dans ses programmes de conservation des antilopes sahélo-sahariennes, des espèces de famille des girafidés sous menace d’extinction, a indiqué mercredi à Rabat le Haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abdeladim El Hafi.
La biodiversité à l’échelle mondiale s’est considérablement dégradée depuis le sommet de la Terre à Rio en 1992, d’où la nécessité de procéder à l’examen des évolutions récentes sur le champ scientifique dans la perspective de s’approprier des outils adéquats en faveur de la faune saharienne, a expliqué El Hafi dans une déclaration à la MAP en marge d’une conférence initiée par le Jardin zoologique de Rabat.
Il s’est félicité à cet égard de la translocation réussie des espèces de Dama mhor et des Addax dans l’enclos d’acclimatation construit à Safia (province d’Aousserd), couronnant ainsi les programmes ambitieux entrepris par le Royaume en matière de conservation et de réhabilitation de ces espèces animales.
Cette conférence placée sous le thème « la diversité génétique des antilopes sahélo-sahariennes : gestion et impact sur la conservation à long terme« , fait partie du cycle de conférences du Jardin zoologique de Rabat dédié à la diffusion des connaissances sur la faune sauvage, avec pour objectif de mettre en lumière le travail des scientifiques sur la diversité génétique des antilopes en vue d’une planification génétique mondiale de ces espèces.
Le chef des programmes scientifiques et de la conservation des espèces sauvages à la Société royale écossaise de Zoologie, Helen Senn, a appelé à la mise en place d’une politique de gestion génétique susceptible de rétablir la population des antilopes, notant que ce champ d’étude sert également à la gestion à l’état sauvage, la gestion en captivité ou encore à comprendre la taxonomie.
Le Maroc a mis en œuvre d’importants projets de conservation de ces espèces animales par la création entre autres d’un réseau de réserves visant à protéger et à récupérer des espèces menacées ou éteintes ainsi que par l’élaboration d’une stratégie nationale de conservation des ongulés du pays.
Le Jardin zoologique de Rabat qui abrite plus de 90 antilopes sahariennes constitue une infrastructure d’élevage de ces espèces à travers la constitution des noyaux de sécurité, l’accompagnement et l’encadrement technique des opérations de réintroduction visant la réhabilitation des antilopes dans leurs habitats d’origine dans le sud du Maroc.
De nombreuses opérations de réintroduction de la faune saharienne ont eu lieu entre 2008 et 2010 : il s’agit de 16 gazelles Dama mhor et 16 addax prélevés d’autres réserves du Maroc pour être installés dans un site d’acclimatation à Safia. Ce site a également accueilli un autre groupe de 24 gazelles Dama mhor en 2015.
Une opération similaire de réintroduction a été réalisée en mars 2018, par la translocation de 44 gazelles dorcas de la réserve R’mila à Marrakech vers le site d’acclimatation de M’hamid El-Ghizlane.