Le Maroc sur la voie de la modernisation de son administration publique
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Le Maroc, engagé dans un processus de transformation numérique, cherche à moderniser son administration publique afin de la propulser dans l’ère du digital. Bien que des progrès notables aient été réalisés, le pays reste encore loin des standards mondiaux en matière de digitalisation des services publics. À travers le programme Maroc Digital 2030, le Royaume entend rattraper son retard en simplifiant les démarches administratives, en accélérant la digitalisation des services et en favorisant l’innovation technologique.
Le gouvernement marocain a tracé une feuille de route déterminante pour l’avenir numérique du Maroc. La principale mission est de combler le retard numérique de l’administration marocaine et de la propulser dans une nouvelle ère technologique. Ce défi, bien que colossal, s’inscrit dans une dynamique de transformation à long terme, portée par le programme Maroc Digital 2030.
Le Maroc, qui a déjà amorcé sa transition numérique, au fil des années, peine cependant à s’imposer dans les classements internationaux. En 2022, le pays se classait 113e au niveau mondial et 14e en Afrique concernant l’administration numérique. En 2024, des progrès notables ont été réalisés, avec un classement de 100e mondial et 11e en Afrique. L’objectif pour 2026 est de renforcer cette tendance, avec l’ambition de se hisser à la 86e place mondiale et la 6e africaine. D’ici 2030, le Maroc aspire à être en tête de la liste des pays africains dans ce domaine.
Pour atteindre ces objectifs, le ministère de tutelle mise sur plusieurs axes fondamentaux, centrés autour de la simplification des démarches administratives, de l’interconnexion des services publics, de l’accélération de la digitalisation, et du soutien à l’innovation technologique. Parmi les priorités, la réduction des délais administratifs : l’ambition est de diminuer de 50% le temps consacré aux démarches administratives, tout en atteignant un taux de satisfaction de 80% pour les usagers.
Aujourd’hui, certaines démarches qui prenaient auparavant plusieurs jours peuvent désormais être effectuées en une vingtaine de minutes. Selon les médias, pour que cette digitalisation soit efficace, l’interopérabilité des services publics s’avère essentielle. Le but est d’éviter aux citoyens de devoir fournir plusieurs fois les mêmes documents et de permettre aux administrations d’échanger des données en toute sécurité. Cette transition numérique repose sur des outils tels que E-Gov Boost et le Fonds de Modernisation de l’Administration Publique (FOMA), qui soutiennent les projets numériques du pays.
« Idarati Wallet » : Guichet numérique unique
L’un des projets les plus attendus dans le cadre de cette transformation numérique est la création d’un guichet numérique unique, baptisé « Idarati Wallet ». Ce guichet vise à centraliser toutes les démarches administratives sur une plateforme unique accessible via smartphone, permettant ainsi aux citoyens d’effectuer leurs formalités administratives à distance. L’actuel portail « Idarati.ma », qui permet déjà d’accéder à certaines informations administratives, évoluera progressivement pour devenir une plateforme plus intégrée.
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Ce projet ambitionne de révolutionner la gestion administrative en facilitant l’accès aux services publics, réduisant ainsi la paperasse et les déplacements nécessaires pour accomplir des démarches.
L’innovation technologique joue un rôle central dans cette réforme. Le Maroc développe un écosystème d’innovation local à travers les Instituts Al-Jazari, des pôles technologiques répartis dans les douze régions du pays. Ces instituts, dont trois sont en cours de création, réuniront chercheurs, start-ups et entrepreneurs pour favoriser la digitalisation des services publics et le développement de l’e-commerce au Maroc.
Malgré les ambitions affichées dans le cadre de Maroc Digital 2030, plusieurs problèmes restent à relever pour garantir une transition numérique réussie selon les médias. Le retard accumulé par l’administration marocaine a créé des fractures entre les citoyens et les services publics, rendant nécessaires des actions ciblées pour surmonter ces obstacles.
En parallèle, l’interopérabilité des administrations est un autre enjeu : il est essentiel de permettre l’échange sécurisé de données entre les institutions afin d’éviter aux citoyens de multiplier les démarches. Par ailleurs, la simplification des services est primordiale, afin de rendre les démarches plus fluides et accessibles, notamment via les plateformes en ligne.
Toutefois, l’aspect technologique ne suffit pas : une transformation des mentalités au sein des administrations est indispensable pour que ces nouvelles pratiques numériques soient adoptées pleinement. Ainsi, l’inclusion numérique représente un autre problème. L’accessibilité pour tous les citoyens, notamment ceux qui ne maîtrisent pas encore les outils numériques, doit être possible afin de ne laisser personne de côté.