Le Ministère public disposé à ouvrir une nouvelle enquête si Nacer Zefzafi apporte de nouvelles preuves
Le Ministère public a réaffirmé, mardi, sa disposition à ouvrir une nouvelle enquête si le détenu Nacer Zefzafi apporte de nouvelles preuves.
Dans un communiqué, le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca indique, en réaction à un enregistrement audio de Nasser Zefzafi au moment où il était incarcéré à la prison locale de Ras El-Ma (Fès), diffusé sur certains réseaux sociaux et dans lequel il prétend avoir subi lors de son arrestation des actes obscènes de violences et d’attentat à la pudeur, que cette affaire a été portée devant la justice et que ce détenu avait confirmé, lors de sa comparution pour la première fois devant le Parquet, le 05 juin 2017, en présence de sa défense, n’avoir subi que de la violence au moment de son interpellation à Al-Hoceima, ce qu’il avait justifié par la présence de cicatrices de légères blessures constatées alors sur son corps, lesquelles ont été notifiées dans le procès-verbal de son arrestation et qui s’étaient avérées être dues à sa résistance farouche et violente au moment de son interpellation par les éléments de sûreté.
Ce détenu n’avait, rappelle le communiqué, évoqué aucun attentat à la pudeur, ce qu’il pouvait réclamer devant le Parquet général directement après la fin de la période légale de son arrestation, mais avait au contraire déclaré que les éléments de la police judiciaire ayant mené l’enquête l’avaient bien traité et ne lui avaient fait subir aucune violence ni torture lors de l’interrogatoire, ajoutant que les mêmes déclarations de sa défense ont été faites à plusieurs médias électroniques juste après la fin du procédé de déferrement devant le Parquet général.
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Lors de son interrogatoire en première instance par le juge d’instruction, cet individu avait allégué avoir fait l’objet d’une tentative d’attentat à la pudeur, à savoir un attouchement anale par un bâton lors de son arrestation par les éléments de la police, selon la même source, qui précise que l’expertise médicale à laquelle il a été soumis le 08 juin 2017, a démontré qu’il n’a fait l’objet d’aucune agression, de viol ou d’attentat à la pudeur et que ses blessures établies dans le procès-verbal de la police judiciaire remontent à la date de son arrestation le 29 mai 2017.
Au regard du caractère infondé de ces allégations, le juge d’instruction a ordonné sa comparution, au cours de laquelle il avait réitéré les mêmes allégations, formulées par sa défense sous forme de plaidoyers, que le tribunal avait rejetées pour manque de preuves, note le communiqué.
Quatre mois après son déferrement devant le parquet général, ajoute-t-on, l’individu concerné a présenté une plainte contre les éléments de sûreté qui avaient procédé à son arrestation reprenant les mêmes allégations, ce qui a incité le parquet à ouvrir une enquête minutieuse au cours de laquelle toutes les parties concernées ont été auditionnées, y compris les éléments de sûreté mentionnés dans la plainte.
Le communiqué fait savoir que le parquet compétent, n’ayant relevé ni agression ni attentat à la pudeur, a décidé de classer la plainte, considérant que les blessures légères qui avaient été constatées par la Brigade nationale de la police judiciaire et confirmées par l’expertise médicale, remontent à la date de son arrestation par les forces publiques, ce qui prouve que les conditions de son arrestation étaient légales.
Le Ministère public souligne que le fait d’attendre plus de deux ans après sa condamnation, en première instance puis en appel, pour réitérer les mêmes allégations et de manière obscène, telles que rapportées dans l’enregistrement audio, mais qui n’ont jamais été évoquées tout au long de son procès, est du moins surprenant et soulève de nombreuses questions quant au bien fondé de ces allégations.
Le Ministère public, tout en réaffirmant sa disposition à ouvrir une nouvelle enquête si ce détenu apporte de nouvelles preuves, fait part de son rejet catégorique de la torture et du traitement cruel ainsi que tout recours aux procédures judiciaires pour des fins autres que celles d’établir la justice et de faire prévaloir la vérité, conclut le communiqué.