Le modèle de développement : Une étape nouvelle de responsabilité et d’essor

Par Khalid Cherkaoui  Semmouni*

Dans son discours à l’occasion de la fête du trône, le 29 juillet 2019, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a décidé de mettre en place la Commission spéciale chargée du modèle de développement qui sera installée à la rentrée prochaine.

Cette commission sera composée de différentes disciplines académiques et diverses sensibilités intellectuelles issues du public et du privé. Elle va jouer le rôle d’organe consultatif investi d’une mission limitée dans le temps et va clôturer ses travaux par un rapport stratégique touchant les secteurs comme l’enseignement, la santé, l’agriculture, l’investissement et le système fiscal.

SM le Roi attend de cette commission qu’elle remplisse son mandat avec impartialité et objectivité en portant à SM un constat exact de l’état des lieux, aussi douloureux et pénible puisse-t-il être. Elle devra aussi être dotée de l’audace et du génie nécessaires pour proposer des solutions adaptées. Ainsi, on attend de cette Commission de faire preuve d’audace, d’esprit d’initiative, d’un sens élevé des responsabilités, lors de la mise en œuvre des conclusions judicieuses et des recommandations pertinentes qui seront adoptées, seraient-elles difficiles ou coûteuses.

En effet, La rénovation du modèle de développement national constituera une étape nouvelle dans laquelle cette commission spéciale devra mener une mobilisation générale, pour concevoir un nouveau modèle mieux adapté aux évolutions et fixer des mesures concrètes pour réaliser les priorités économiques et sociales, qui sont des piliers fondamentaux de ce nouveau modèle. Sachant que le modèle de développement actuel n’est plus adapté et n’arrive pas à répondre à toutes les attentes des citoyens, à satisfaire leurs besoins, à réduire les disparités sociales et les écarts territoriaux et à réaliser la justice sociale et spatiale porteur d’espoir et d’égalité pour tous.

Certainement, la mise en place d’une Commission spéciale chargée du modèle de développement est une décision royale bien réfléchie et mérite d’être félicitée, surtout qu’elle est nécessaire pour le pays afin de rebâtir une économie forte et compétitive, accorder la priorité à l’investissement étranger en créant de nouvelles opportunités d’emploi.

D’autant plus que le travail de la Commission spéciale doit s’accompagner du renforcement de la compétitivité de l’économie marocaine par le gouvernement, de la réduction des impôts sur les entreprises dans le cadre d’une justice fiscale, de la structuration du secteur informel, de la lutte contre la corruption et de la promotion l’emploi , surtout chez les jeunes diplômés. Il est à préciser, dans ce cadre, que le gouvernement devra poursuivre l’exécution de ses programmes de développement malgré la création de cette commission.

D’autre part, les recommandations de ladite Commission devront impérativement s’inscrire dans la synergie et la dynamique de la régionalisation avancée car on ne peut pas concevoir une vision stratégique du modèle de développement sans tenir compte des disparités et déséquilibres des régions, à savoir la régionalisation élargie qui n’aura de sens que si la région devient un véritable levier de développement économique et social.

Certainement, la préparation d’une nouvelle génération de grands plans et projets susceptibles de servir de pilier au modèle de développement, s’inscrit dans la nouvelle étape que SM le Roi Mohammed VI considère comme une étape de responsabilité et d’essor. Elle est d’autant plus prometteuse surtout que le Maroc recèle bien des énergies et des potentialités qui lui permettent de créer des conditions favorables d’impulsion et de développement et de ce fait encourager l’investissement étranger susceptible de créer de nouveaux emplois et attirer les savoir-faire ainsi que des expériences réussies.

En conclusion, je peux dire que le nouveau modèle de développement, selon la vision royale, doit être conçu selon une approche participative, incluant toutes les compétences de la société, relevant du secteur public et aussi du privé.

Notre pays a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de vrais citoyens pour défendre les intérêts de leur pays, engagés à assumer, avec abnégation, les responsabilités qui leur incombent et non pas des citoyens qui défendent leurs intérêts personnels. Notre pays a besoin aussi de compétences nationales pour parachever l’édification d’un Maroc au même rang des pays développés dans le monde comme nous le souhaitons tous.

*Directeur du CREPS

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