Le modèle de gouvernance marocain est basé sur une vision de long terme
Le modèle de gouvernance marocain est basé sur une vision de long terme, appuyée par une Constitution qui favorise la continuité des politiques publiques au-delà des alternances gouvernementales, a souligné, samedi à Rabat, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka.
Intervenant à l’occasion d’un panel organisé dans le cadre de la 13è édition de la conférence internationale annuelle du Policy Center for the New South (PCNS) « The Atlantic Dialogues », M. Baraka a mis en avant les efforts du Royaume pour intégrer les politiques publiques à l’échelle locale, grâce notamment à la régionalisation avancée qui permet une territorialisation des projets.
Ce modèle marocain, selon lui, permet une meilleure cohérence et une plus grande efficacité dans l’allocation des ressources et la réduction des inégalités sociales et territoriales.
Et d’ajouter que cette dynamique a été illustrée, notamment, par la construction de « l’autoroute de l’eau », qui a permis de transporter 1,2 million de mètres cubes d’eau, prévenant ainsi des pénuries critiques dans des zones densément peuplées telles que Rabat et Casablanca.
Pour sa part, le président du Conseil d’administration du « Congo Challenge » de la République Démocratique du Congo, Matata Ponyo Mapon, a mis en exergue l’importance du leadership dans la gestion des ressources naturelles et du changement climatique.
Il estime que les pays du Sud doivent prendre en main leur destin en matière de financement et de gestion des ressources, à travers le développement d’idées audacieuses et de solutions adaptées à leurs réalités. « Le financement ne viendra pas seulement des institutions internationales, mais de l’intérieur, lorsque le pays aura une vision claire et un leadership déterminé », a-t-il dit.
M. Ponyo Mapon a également souligné que la gouvernance reste un élément clé du succès, notant que les pays du Sud, et notamment ceux d’Afrique, doivent faire preuve de rigueur dans l’utilisation des fonds.
Pour sa part, Masood Ahmed, président émérite du Center for Global Development (CGD), un groupe de réflexion à but non lucratif, a indiqué que la lutte contre le changement climatique et les inégalités mondiales sont entravées par “une incohérence entre les paroles et l’action”, ajoutant qu’”en l’absence de chiffres sérieux, nous continuons à faire traîner les choses en longueur, alors que la planète continue de se réchauffer et les gens demeurent en pauvreté”.
Pour lui, les sommets et conférences internationales doivent prendre en compte l’écart entre les recommandations formulées auparavant et l’état d’avancement de leur mise en œuvre avant de procéder vers de nouvelles recommandations.
Par ailleurs, Joaquim Levy, directeur de la stratégie économique et des relations commerciales chez Banco Safra, s’est penché sur la problématique du remplacement des sources d’énergie actuelles par d’autres durables.
Il a, dans ce sens, expliqué qu’”il n’y a aucun moyen d’avoir une véritable voie pour progressivement éliminer le charbon”, qui est la principale source d’émissions, en ce sens qu’il “ne s’agit pas seulement de payer pour l’usine qui est encore nouvelle, mais vous avez toute la chaîne de valeur, toutes les personnes qui sont impliquées dans l’extraction du charbon”.
À cet égard, l’expert en finances a proposé de soutenir les pays producteurs de charbon avec des prêts à long terme en vue de redresser et adapter leurs économies pour un développement durable.
L’édition 2024 des « Atlantic Dialogues » (12-14 décembre) porte sur une variété de sujets d’ordre économique et géopolitique, reflétant les mutations d’un Atlantique élargi et mieux intégré, à travers des panels, des tables rondes et d’autres sessions collaboratives.
Les débats s’articulent autour notamment de la diplomatie culturelle, le paradigme de la sécurité régionale, les infrastructures intelligentes et la régulation de l’intelligence artificielle, ainsi que d’autres enjeux mondiaux.