Le Pacte de Marrakech, « une réponse mondiale à une réalité que ne nous pouvons affronter qu’ensemble »
Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières constitue « une réponse mondiale à une réalité que ne nous pouvons affronter qu’ensemble car les migrations sont, par nature, un phénomène transfrontalier international », a affirmé, lundi à Marrakech, la présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, Mme Maria Fernanda Espinosa Garcés.
Ce Pacte représente « une référence pour nos politiques publiques » en la matière, a-t-elle indiqué à l’ouverture de la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte mondial sur les migrations, convoquée par l’Organisation des Nations unies.
Ce document « souple et qui peut être adapté aux besoins, aux priorités et à la vision de chaque pays », offre aussi l’occasion de travailler de façon « active et coordonnée sur l’un des plus grands fléaux de notre siècle à savoir le trafic et la traite des êtres humains », a souligné Mme Espinosa Garcés, ajoutant que le pacte représente également une vision commune pour faire face aux « discours xénophobes et discriminatoires qui peuvent conduire à des stratégies que nous nous souhaitons revivre jamais ».
« Nous vivons aujourd’hui un moment historique car nous donnons un aspect humain à la migration », s’est-elle félicitée, soulignant que cette conférence est l’illustration « éclatante » du multilatéralisme en tant qu’instrument efficace pour relever l’un des défis les plus importants du monde contemporain qu’est la migration internationale.
Certes, les négociations ont été « longues, fatidiques et ardues », toutefois les efforts déployés ont permis de parvenir à ce Pacte, a indiqué la présidente de la 73è session de l’AG de l’ONU, faisant part de sa reconnaissance aux pays ayant participé à ces négociations dans un esprit constructif et ouvert.
« La migration et la circulation des personnes continuera d’exister et de nos transformer, d’où la nécessité que nous disposions d’une même carte de navigation (…). Il nous faut de la coopération, de la solidarité et de la responsabilité et c’est ce qu’offre ce Pacte », a-t-elle fait remarquer, relevant qu’ »il n’y a pas de lieu plus approprié dans le monde que le continent africain et particulièrement, le Maroc, pour souscrire à ce Pacte qui portera désormais le nom de +Pacte de Marrakech+ ».
Mme Espinosa Garcés n’a pas manqué de remercier le gouvernement du Maroc pour sa générosité en tant qu’hôte de cette importante conférence qui accueille aujourd’hui « un épisode à marquer de pierre blanche dans l’histoire des Nations Unies ».
→ Lire aussi : Le pacte mondial sur les migrations doit permettre d’aider les migrants
Cette conférence est l’illustration éloquente du multilatéralisme en tant qu’instrument efficace pour relever l’un des défis les plus importants du monde contemporain qu’est la migration internationale, a-t-elle dit.
De son côté, Mme Cheryl Perea, fondatrice de l’Organisation « OneChild », qui s’exprimait au nom de la communauté des migrants, a mis l’accent sur les différents aspects d’exploitation dont sont victimes les enfants, notamment ceux issus de la migration, tout en livrant un témoignage partant de son vécu et son expérience dans la lutte contre la traite des enfants.
Après avoir noté que le Pacte est une « opportunité historique » pour « honorer les engagements » en matière de protection des enfants à travers le monde, elle a appelé au traitement des risques sous-jacents du phénomène migratoire, comme le changement climatique, l’exclusion socio-politique, les catastrophes naturelles et les inégalités, ainsi qu’à des mesures contre la xénophobie et à l’investissement dans l’éducation des enfants et dans la jeunesse tout en lui accordant une place dans la prise de décision et en l’associant aux efforts de traitement de la question migratoire.
Pour sa part, le directeur général de « Santa Farma Pharmaceuticals », Erol Kiresepi, qui s’exprimait au nom du secteur privé, a salué la position des pays ayant démontré que le dialogue multilatéral, cohérent et engagé aboutit à des résultats tangibles, même en ce qui concerne des dossiers sensibles comme celui de la migration.
Notant que le secteur privé accorde un intérêt particulier aux compétences issues de la migration en vue de répondre aux besoins en main d’œuvre qualifiée pour assurer la stabilité sociale et contribuer à la protection des migrants les plus vulnérables.
La première journée de la conférence intergouvernementale sur la migration (10-11 décembre) est marquée par l’adoption formelle du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Approuvé le 13 juillet dernier par les Etats membres sous l’égide de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le Pacte de Marrakech a été salué comme « une réalisation importante » et un document complet visant à mieux gérer les migrations internationales, à relever leurs défis et à renforcer les droits des migrants tout en contribuant au développement durable.