Le Parti populaire espagnol s’insurge contre les fermes aquacoles marocaines
Le Parti populaire espagnol a déposé vendredi une plainte contre la présence des fermes aquacoles marocaines près des îles Chafarinas.
La plainte a été déposée par le parlementaire Fernando Gutierrez Diaz de Otazu, l’ancien général de division qui a commandé la région de Melilla en 2014-2018.
Díaz de Otazu soutient que les îles Chafarinas font « partie du domaine public » qui maintient une garnison permanente sur le territoire sous la supervision du ministère de la Défense.
Selon Diaz de Otazu, la pisciculture marocaine est installée « dans les eaux espagnoles » et n’a donc pas de permis valide. En outre, les activités de la pisciculture seraient en violation des réglementations environnementales espagnoles et européennes et auraient un impact négatif sur l’écosystème.
La présence de la pisciculture marocaine près des îles Chafarinas fait sensation en Espagne depuis novembre dernier. Le Parti populaire et l’extrême droite VOX à Melilla ont posé des questions parlementaires sur la pisciculture fin novembre conduisant Madrid a protesté à l’ambassade du Maroc.
Les îles Chafarinas sont situées à 3,5 km au large de la ville côtière marocaine de Ra’su l-Ma et à 48 km à l’est de l’enclave espagnole de Melilla. Rabat ne reconnaît pas les eaux comme territoire espagnol et n’a donc vu aucun obstacle lorsque l’entrepreneur marocain a reçu un permis pour placer les fermes piscicoles à la mi-2021.
Le Parti populaire (PP) de Melilla a appelé le gouvernement espagnol au début de cette année à démolir la pisciculture marocaine, mais en raison de la querelle diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, la question n’a pas été largement soulevée auprès des autorités marocaines, au mécontentement du Parti populaire et de Vox.
Rabat et Madrid ont depuis réglé la querelle et convenu de reprendre leurs relations. Une réunion est prévue pour discuter de la délimitation des zones maritimes. Le sujet fait partie de la feuille de route que les deux pays ont élaborée et devrait servir de ligne directrice pour remettre les relations diplomatiques sur les rails.
L’Espagne a toujours été préoccupée par les questions liées aux frontières maritimes avec le Maroc, également parce que Rabat ne reconnaît pas la souveraineté espagnole sur un certain nombre de territoires occupés. Cela concerne principalement les zones de la mer Méditerranée, comme l’île de Laila (îles Jafari), mais aussi les enclaves urbaines de Ceuta et Melilla.
Il y a deux ans, le parlement a approuvé deux projets de loi qui définissent les frontières maritimes du royaume, une décision qui a été fermement condamnée par les Espagnols. En attendant Rabat et Madrid comptent trouver un consensus à cet épineux dossier qui risque de gâcher.