Le PJD critique le programme du gouvernement pour faire face à la sécheresse
Le Parti Justice et Développement (PJD) s’est dit surpris par la décision du gouvernement de consacrer une somme importante de 10 milliards de dirhams au programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique, au profit des grands corps organisés et des fédérations, notamment les grands exploitants, les paysans et l’agriculture d’exportation, au lieu de la dépenser conformément aux orientations royales, en soutenant les agriculteurs dans le cadre d’un programme d’urgence pour faire face aux conséquences de la sécheresse, en particulier dans le milieu rural.
Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion ordinaire du jeudi 15 juin, le Secrétariat général du PJD a rappelé ce qu’il avait déjà souligné dans son communiqué du 8 juin, lorsque le Secrétariat général saluait à l’époque le programme d’urgence de soutien aux agriculteurs, qui avait été adopté en application des orientations royales, avec une somme estimée à 10 milliards de dirhams.
Il a mis en garde contre le fait que la convention-cadre signée entre le gouvernement, les organisations agricoles et les fédérations professionnelles le 13 juin, relative au programme de réduction de l’impact du manque de pluie, ne répond pas aux objectifs et aux critères du programme d’urgence et ressemble beaucoup en termes d’objectifs et de signataires à ce qui avait été précédemment signé entre le gouvernement et les mêmes professionnels le jour du 04 mai dernier, lors du Forum international de l’agriculture dans le cadre de 19 contrats de développement des filières végétales et animales, avec un budget de 110 milliards de dirhams, dont 42 milliards de dirhams en tant que contribution de l’Etat.
Par ailleurs, le PJD a averti que la déclaration du gouvernement selon laquelle ce nouveau programme vise à réduire le coût de production d’un ensemble de légumes essentiels, qui a augmenté en raison des prix élevés des matières premières, est une déclaration contredite par la réalité actuelle marquée par des prix élevés, comme ce que le gouvernement avait fait lors de la campagne agricole précédente, ce qu’il appelait alors le « programme exceptionnel d’atténuation des effets du déficit pluviométrique », et pour le même montant, soit 10 milliards de dirhams, ce qui a eu peu d’impact sur la fourniture de matières agricoles et alimentaires à un prix abordable.
Le Maroc a connu des niveaux d’inflation les plus élevés d’une manière qui n’a jamais été connue auparavant, le PJD a interrogé le gouvernement sur le sort du versement du montant de 3,3 milliards de dirhams qu’il a affecté pour couvrir certaines dépenses liées à faire face aux répercussions de l’inflation sur le pouvoir d’achat des citoyens, qui faisait partie des fonds supplémentaires que le gouvernement a ouvert par décret le 18 mai.
Le PJD a conclu que ces programmes, qui se succèdent, se ressemblent, se superposent et au sein desquels d’importantes sommes financières sont négociées, ne présentent malheureusement pas la transparence nécessaire sur les aspects et les modalités de leur versement, et n’atteignent pas l’efficacité, les résultats attendus, ou bénéfice souhaité, de même que le gouvernement se limite à ces corps dont la représentation reste limitée et réglementée en leur sein. Les grands exploitants, paysans et agriculture d’exportation, font oublier une frange nombreuse, importante et nécessiteuse des habitants du milieu rural, petits et moyens agriculteurs, et c’est ce groupe qui souffre plus que les autres de la sécheresse et qui nécessite plus d’attention et de soutien que les autres.