Le PJD met en garde le gouvernement sur « les dangers de la tension sociale »
La situation économique cristallisée par la hausse des prix due à la crise ukrainienne et la sécheresse n’a pas laissé indifférent le Parti pour la justice et développement (PJD). Suite à une réunion du bureau politique le samedi, le PJD a publié un communiqué dans lequel il met en garde le gouvernement sur « les dangers de la tension sociale ».
La flambée des prix risque de renforcer les oppositions politiques au Maroc. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de la majorité gouvernementale, le 8 avril, les alliés de la majorité avaient déclaré que « le gouvernement n’a pas de baguette magique », c’était la réponse à une question sur les mesures que devait prendre le gouvernement pour faire face à la situation.
Ce samedi, Dans un communiqué, le PJD a mis en garde contre ce qu’il décrit comme « les dangers de la tension sociale », alertant le gouvernement sur le fait que la situation difficile n’accepte pas le repli, la neutralité, le silence et la lenteur.
Le PJD a prévient le gouvernement que dans une circonstance aussi difficile le peuple n’accepte pas de « rester neutre, garder le silence, rester dans l’observation, ni tomber dans la provocation et la désinformation par des déclarations irresponsables telles que les déclarations du porte-parole du gouvernement », Sur ce point le PJD fait allusion sur les tergiversations de Mustapha Baitas sur le prix des tomates. Sur ce point le secrétariat estime que « c’est un comportement dans lequel les ministres démissionnent ou sont démis de leurs fonctions. »
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Dans une conjoncture marquée par la flambée des prix notamment par une hausse du carburant, le Secrétariat général s’étonne de la longue léthargie du gouvernement. Où sont les compétences et les promesses, la confiance, la stratégie… ? s’interroge le PJD avant de préciser que la taille des promesses illusoires qui se sont avérées fausses. Dans ce contexte, et au lieu de se retrancher derrière la réforme et le contexte international, « le gouvernement n’a qu’à assumer sa responsabilité et avoir le courage de se rétracter, car l’affaire ne requiert qu’une seule signature, celle du Premier ministre. »
Le Secrétariat général dit être préoccupé avec « une grande inquiétude » de la poursuite de la hausse des prix de nombreux matériaux, notamment les carburants, qui ont enregistré des niveaux records et sans précédent, et a affecté négativement le secteur des transports et le reste des secteurs. Sur ce point, il appelle le gouvernement à communiquer de manière « claire, sérieuse et responsable » afin de prendre les mesures nécessaires pour faire face aux compagnies pétrolières et protéger les citoyens, d’autant plus que la loi sur la liberté des prix et de la concurrence comprend des outils juridiques pour intervenir dans de telles circonstances exceptionnelles.
Cependant, le PJD dit comprendre la situation exogène et les fluctuations des marchés internationaux, mais estime que ce ne sont pas des arguments suffisants pour expliquer la hausse des prix.
Toutefois, le bureau confirme que cette conjoncture volatile et les augmentations successives injustifiées et incompatibles avec les fluctuations du marché international nécessitent l’intervention urgente et immédiate du Conseil de la Concurrence et la publication de son rapport concernant le marché des hydrocarbures au Maroc et la lutte anti- pratiques concurrentielles adoptées par les compagnies pétrolières au Maroc et la mise en œuvre des précédentes recommandations.