Le PJD soutient la grâce royale en faveur des cultivateurs de cannabis
La décision royale d’accorder sa grâce à 4 800 personnes liées à la culture du cannabis a été accueillie avec enthousiasme par la plupart des partis politiques, y compris le PJD. Cependant, ce soutien surprenant soulève des questions sur la sincérité du changement de position du parti islamiste, précédemment fervent opposant.
La décision du Roi Mohammed VI d’accorder sa grâce à 4 800 personnes impliquées dans des affaires liées à la culture du cannabis a été largement saluée par presque tous les partis politiques au Maroc. Cette mesure, qui marque une étape importante dans la gestion des questions liées au cannabis, a reçu des éloges particuliers du Parti de la Justice et du Développement (PJD).
Dans un communiqué, le PJD a exprimé sa grande satisfaction et sa joie face à cette initiative royale, soulignant le soutien du parti à cette décision qui bénéficie aux cultivateurs de cannabis. Cependant, cette approbation est particulièrement surprenante compte tenu des positions antérieures du PJD sur le sujet.
En effet, le PJD avait été marqué par des tensions internes avant l’adoption de la loi permettant la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles. L’actuel secrétaire général du PJD, Abdellilah Benkirane, avait alors rompu ses relations avec le chef du gouvernement de l’époque, Saâd-Eddine El Othmani, illustrant les divisions au sein du parti. En 2014, lorsque les partis Istiqlal et PAM faisaient pression sur le Parlement pour obtenir la grâce des cultivateurs de cannabis, les dirigeants du PJD avaient rejeté ces demandes, les qualifiant de tactiques électoralistes opportunistes.
À cette époque, alors que le PJD était au pouvoir lors des débats sur la législation, il s’était vigoureusement opposé à la grâce royale pour les cultivateurs de cannabis. Cette opposition était fondée sur des préoccupations politiques et législatives, le PJD craignant que cette grâce ne nuise aux efforts de régulation et de légalisation. En revanche, les groupes parlementaires de l’opposition considéraient que l’octroi de la grâce à environ 40 000 cultivateurs était essentiel pour faciliter l’intégration réussie de la culture du cannabis dans le cadre légal.
Pour rappel, le projet de légalisation du cannabis vise à dynamiser l’économie marocaine et à créer de nouvelles opportunités de développement, notamment dans les régions du nord du Maroc, où la culture du cannabis est particulièrement répandue. Cette initiative est censée apporter des bénéfices économiques tout en intégrant les cultivateurs dans un cadre légalement régulé. La récente décision royale semble donc marquer un tournant important, mais elle soulève des questions sur le revirement du PJD et la sincérité de son soutien à cette mesure.
