Le PLF-2023 ou comment concilier État social et relance économique
Le projet de la loi de finances (PLF) au titre de l’année 2023, qui sera présenté jeudi devant le Parlement, survient dans une conjoncture particulièrement difficile, proposant à la fois le renforcement des fondements de l’État social et la relance de l’économie nationale.
Le projet, dont les orientations générales ont été adoptées lors du Conseil des ministres présidé par SM le Roi Mohammed VI et puis approuvé en conseil de gouvernement, vise également la consécration de l’équité territoriale et le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité des réformes.
Le parlement entame ainsi sa deuxième année législative avec l’examen de ce projet de loi de finances qui accapare une bonne partie du temps législatif, dans une conjoncture particulièrement difficile, marquée par la succession de crises, inflation, conflit russo-ukrainien, sécheresse, entraînant ainsi une perturbation des chaînes de production et une dégradation du pouvoir d’achat.
L’Exécutif promet une LF à vocation sociale, en fixant sa première orientation dans le renforcement des fondements de l’État social, à travers la mise en œuvre des différents volets du chantier Royal de la généralisation de la protection sociale, en particulier le parachèvement de la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire à toutes les catégories sociales.
Le gouvernement mise également dans un deuxième axe d’intervention de cette loi sur la relance de l’économie nationale, à travers le soutien de l’investissement par le biais de la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement et de l’exécution des engagements inscrits dans le cadre des projets de l’investissement industriel.
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Pour l’économiste Mohammed Jadri, le PLF 2023 coïncide en effet avec une conjoncture nationale et internationale très difficile marquée par une inflation exceptionnelle qui a touché les produits pétroliers, les produits de première nécessité (céréales, huiles, ….), et matières premières (fer, cuivre, aluminium, bois,…), conjuguée à une sécheresse inédite au pays.
C’est la raison pour laquelle, le gouvernement se prépare à travers ce PLF. Primo, en concrétisant l’État social, avec la mise en œuvre de l’application de l’assurance maladie obligatoire à 22 millions personnes, la généralisation des allocations familiales pour 7 millions d’enfants en âge de scolarité.
Secundo, par la promotion de l’investissement, en plus de la diminution des inégalités territoriales et la récupération des marges budgétaires afin d’assurer la pérennité et la durabilité des grandes réformes.
L’économiste a relevé que le gouvernement, eu égard à l’agenda législatif, est appelé à accélérer son rythme pour avoir des textes juridiques en bonne et due forme, surtout qu’il y aura plusieurs dossiers sur la table, à leur tête le PLF, la charte de l’investissement et la loi cadre de la santé, sans oublier les engagements de l’accord social avec le Patronat et les Syndicats, la loi de grève, le code de travail, la loi des syndicats….
Sur un autre registre, M. Jadri a mis en exergue le rôle de la charte de l’investissement dans la promotion de la dynamique des investissements au Royaume, affirmant qu’elle serait un moyen pour atteindre les objectifs du Royaume à l’horizon de 2035, avec un investissement privé dominant et un investissement public complémentaire et stratégique.
La dite charte contribuerait aussi à l’amélioration du climat des affaires pour que le Maroc puisse être une destination privilégiée des investisseurs étrangers, et ce à travers la simplification des procédures administratives, les facilités de financement, et la formation du capital humain.
L’année législative 2022-2023 s’annonce ainsi bien chargée eu égard à la multitude des projets de loi de grande importance sur les plans économique et social, qui interviennent dans un contexte difficile nécessitant une pleine mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés.
Avec MAP