« Le poète de Safi », le dernier roman de Mohamed Nedali
Mohamed Nedali signe dans ce roman un double hommage à la poésie de langue arabe, dont il fait une arme contre l’obscurantisme, et à la ville de Safi. Publié initialement par les éditions de l’Aube en France, en novembre dernier, cet ouvrage que La Croisée des Chemins est fière d’éditer au Maroc est une ode à la résistance par la littérature et le verbe.
À propos du livre
Décidé à tirer ses concitoyens de leur léthargie séculaire, un jeune poète marocain, un peu éméché, pénètre en plein jour dans une mosquée de Safi et déclame un de ses poèmes les plus subversifs à travers les haut-parleurs du minaret. Un acte téméraire, périlleux, impensable en terre d’Allah. Une chasse à l’homme commence aussitôt dans la ville, menée, d’un côté, par des éléments de la police ; de l’autre, par une horde d’islamistes décidés à lapider le profanateur de la maison d’Allah jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le poète de Safi est un roman doublement captivant : par son histoire passionnante et par sa langue jouissive et finement ciselée.
Extrait :
«Au café Tanjrifte, la clientèle est la même depuis toujours, commune et prosaïque, permanente et immuable. Il arrive qu’un client ou un autre disparaisse suite à un aléa de la vie, ou emporté par la faucheuse ; les jours suivants, un autre, exactement de la même trempe, s’en vient et le supplante en douce. Au café Tanjrifte, les individus passent, les personnages demeurent, preuve que la vie est un perpétuel recommencement : tout s’y répète à l’infini, les êtres et les choses, l’heur et le malheur ; la mort seule y est irrévocable.»
À propos de l’auteur
Écrivain marocain d’expression française, Mohamed Nedali vit et travaille à Tahennaoute, son village natal, situé au pied du haut-Atlas.
Il est l’auteur de plusieurs romans, publiés en France et au Maroc, dont Morceaux de choix (Prix Grand Atlas 2005, Prix des Lycéens 2005, Prix de la Diversité, Espagne 2009), La maison de Cicine, Triste jeunesse (Prix La Mamounia 2012).