Le programme d’électrification rurale prolongé jusqu’en 2026

En raison de plusieurs obstacles, dont la pandémie et des résistances locales, le programme de développement des réseaux de transport d’électricité et d’électrification rurale a vu son échéance prolongée jusqu’en 2026. Malgré ces retards, des avancées notables ont été réalisées, renforçant le réseau électrique et facilitant l’électrification des zones rurales.

Le Programme de développement des réseaux de transport d’électricité et d’électrification rurale, qui devait initialement s’achever entre 2020 et 2024, a été prolongé de deux années supplémentaires, jusqu’en 2026. Ce retard a été principalement causé par la pandémie du Covid-19, mais des obstacles additionnels, tels que la crise du transport maritime liée à la guerre en Ukraine, des oppositions locales à la construction, ainsi que des difficultés administratives comme les formalités douanières et l’exécution des lettres de crédit, ont également contribué à ralentir l’avancement du projet. Selon la Banque africaine de développement (BAD), ces facteurs ont sérieusement perturbé le bon déroulement du programme.

Un rapport d’évaluation publié récemment par la BAD fait état des perturbations mondiales des chaînes d’approvisionnement, qui ont retardé la livraison du matériel nécessaire à la réalisation des travaux. Ce rapport fait suite à une mission effectuée au Maroc du 2 au 6 décembre 2024. Une autre complication est survenue sous forme de résistances locales imprévues concernant le passage des lignes électriques. Pour résoudre ces blocages, les autorités marocaines ont dû entamer des démarches juridiques.

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Concernant la composante transport d’électricité, le programme a attribué huit marchés pour la construction de lignes à haute tension et de postes électriques. Parmi ces marchés, six sont destinés à la construction de lignes à haute tension (225 kilovolt -kV- et 400 kV) et deux pour la construction de postes électriques de même capacité (400 kV et 225 kV), financés par la BAD. Actuellement, les travaux sur ces lots avancent, mais l’appel d’offres pour la ligne 225 kV « Laawamar Oulad Haddou », d’une longueur d’environ 32 km, doit être relancé après l’annulation du marché initial en raison du retrait du groupement Cegelec/Medicable. Par ailleurs, les cinq lots attribués à l’entreprise Larsen & Toubro ont rencontré des difficultés, mais un plan d’action a été mis en place pour accélérer l’approvisionnement en matériel et garantir la continuité des travaux.

Le programme, d’une valeur totale estimée à 352,33 millions d’euros, poursuit les objectifs de renforcement de la sécurité et de l’efficacité du réseau électrique marocain. L’extension du programme jusqu’à fin 2026 vise à améliorer la capacité de transit du réseau national d’électricité, permettant ainsi une meilleure gestion des flux énergétiques et une réduction des risques de panne. Un autre objectif majeur est l’intégration de l’énergie renouvelable (solaire et éolien), qui prend de plus en plus d’importance dans le mix énergétique du Royaume. Ce programme entend également réduire l’impact environnemental du secteur énergétique, tout en garantissant une électrification complète de nombreuses zones rurales. Le projet prévoit l’électrification de 720 villages et la connexion de 16 250 foyers dans 248 communes réparties sur 49 provinces.

Malgré ces obstacles, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a réussi à construire 466 km de lignes à 400 kV, représentant plus de la moitié de l’objectif global de 881 km. Parmi ces lignes, on trouve 97 km en double terne entre Chemaia et Sidi Bennour, inaugurés fin décembre, ainsi que 136 km reliant le Poste El Ouali, dans la région de Fès-Meknès, au futur complexe solaire Noor Midelt. Cependant, il reste encore des efforts à fournir, en particulier pour la construction des lignes à 225 kV, le renforcement des postes électriques 400/225 kV, et la création de nouveaux postes 225/60 kV.

En attendant, le Maroc a atteint un jalon important avec une part d’énergies renouvelables de 39,43 % dans la capacité installée. La capacité de transit du réseau a également augmenté, atteignant 119,05 %, et le taux d’électrification du pays est désormais de 66,67 %. Ces avancées montrent que, malgré les retards, le Royaume fait des progrès significatifs dans la modernisation de son infrastructure énergétique et dans la transition vers un avenir plus durable.

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