Le programme « Moussalaha », un modèle à suivre
Le programme « Moussalaha » est devenu un modèle à suivre par de nombreux pays, a affirmé, vendredi à la prison locale Salé 2, Moulay Driss Agoulmam, directeur de l’Action socioculturelle et de la réinsertion des détenus au sein de la Délégation générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion.
Destiné aux détenus condamnés pour des affaires d’extrémisme et de terrorisme, ce programme singulier jouit désormais d’une reconnaissance, aussi bien au niveau national qu’international, à la faveur de ses programmes de réhabilitation et de réinsertion, a souligné M. Agoulmam dans une déclaration à la presse à l’issue de la cérémonie de clôture de la 11e session de « Moussalaha » à laquelle ont pris part le délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, et les responsables des institutions partenaires, notamment la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach, et le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, Ahmed Abbadi. Vingt détenus, dont deux femmes, ont bénéficié de cette session qui s’est étalée sur deux mois et demi, soit l’équivalent de 200 heures de formation.
Le programme « Moussalaha » vise en effet une réconciliation avec soi-même, avec le texte religieux et avec la société, dans le respect des lois y afférentes et des droits et devoirs qui en découlent, a expliqué pour sa part M. Abbadi.
Les témoignages des participants à ce programme « dénotent une imprégnation des concepts », qui se manifeste aussi à travers les diverses expressions artistiques des détenus, a-t-il ajouté. Hicham Mellati, directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, a quant à lui évoqué l’approche juridique encadrant le programme, soulignant qu’il s’agit d’une occasion pour vulgariser la philosophie de conception de la loi n°03-03 relative à la lutte contre le terrorisme auprès des détenus, dans le cadre d’un encadrement du comportement quotidien des citoyens.
Pour le représentant du Conseil national des droits de l’Homme, Mohamed Sabri, l’objectif recherché par ce programme est la lutte contre l’extrémisme, le discours de haine et l’incitation à la haine, la réhabilitation et la réinsertion des détenus poursuivis pour des affaires d’extrémisme et de terrorisme au sein des établissements pénitentiaires.
El Mostafa Rezrazi, membre du programme et professeur de gestion des crises et de sécurité à l’Université Mohammed VI Polytechnique, a de son côté souligné l’importance d’aider les détenus à acquérir des compétences susceptibles de faciliter leur insertion socio-économique après avoir purgé leurs peines, mettant en lumière l’approche des débats avec les participants pour évaluer leur aptitude à déconstruire le discours extrémiste.
Cette cérémonie, à laquelle ont également assisté des représentants des départements ministériels et des experts chargés de l’encadrement des ateliers, a été marquée par un retour sur les principales étapes de cette édition et la remise des certificats de participation aux détenus concernés. A l’issue de cette 11ème session, la Délégation générale à l’Administration Pénitentiaire et à la réinsertion, avec le concours de ses partenaires, a lancé la 12ème session du programme « Moussalaha » qui profitera à vingt autres détenus.
Lancé en 2017, le programme « Moussalaha » vise la réhabilitation et la réinsertion des détenus condamnés pour des affaires d’extrémisme et de terrorisme ayant exprimé leur volonté d’y participer. Selon la Délégation Générale, 259 ont participé jusqu’ici à ce programme, dont 61,72% ont bénéficié de la grâce royale.
Avec MAP