Le règlement de la crise syrienne ne peut être que politique
Le règlement de la crise en Syrie ne peut être que politique moyennant le dialogue entre toutes les parties syriennes et conformément à la légalité internationale, sur la base de la résolution onusienne 2252, les décisions de Genève I et les conclusions des réunions d’Astana et de Sotchi, a affirmé, dimanche à Dhahran, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
La position du Maroc vis-à-vis de la crise en Syrie, exprimée récemment dans un communiqué officiel, repose sur quatre fondements, dont, en premier lieu, la condamnation du recours aux armes chimiques contre les civils, a déclaré le ministre à la presse au terme des travaux du 29ème Sommet de la Ligue arabe, ajoutant qu’il s’agit d’une position de principe vu que le Royaume a été l’un des pays qui ont jeté les jalons de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en 1993 et qu’il a ratifiée en 1995.
Le Maroc assure actuellement la présidence de la Conférence des Etats parties à ladite convention de même qu’il est membre du conseil exécutif de cette organisation depuis une vingtaine d’années, a soutenu le ministre.
Le deuxième fondement de la position marocaine procède de la conviction que le règlement de la crise en Syrie ne peut être que politique, a ajouté M. Bourita, relevant que le dialogue reste la base du dénouement de cette crise et du rétablissement de la stabilité dans ce pays, de sorte à garantir la dignité des Syriens et à renforcer les efforts internationaux en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.
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Pour le ministre, les choix militaires ne sauront résoudre les crises politiques, l’historie ayant prouvé que ces choix compliquent la quête de règlements politiques et suscitent une sorte de rancœur et d’humiliation chez les civils.
En troisième lieu, la position marocaine est sous-tendue par la situation compliquée dans le monde arabe, a poursuivi M. Bourita, expliquant que la dernière escalade militaire en Syrie s’est faite sans concertation avec les parties principales et a eu lieu la veille d’événements arabes cruciaux, chose qui complique davantage la situation et attente à la crédibilité des réunions arabes.
Le quatrième fondement a trait à l’ordre mondial actuel, a indiqué le ministre, faisant observer qu’il n’est pas possible de rechercher des solutions express, même militaires et en dehors des institutions internationales dans certains cas, alors que dans d’autres situations, on insiste sur le recours à ces mêmes institutions et sur la légalité internationale.
M. Bourita a, dans ce sens, appelé à faire prévaloir les règlements politiques en recourant aux institutions internationales et respectant la légalité, affirmant que le traitement des différentes questions et crises ne peut changer en fonction des intérêts.