Le Royaume s’investit dans le bio
Notre assiette, c’est un tiers des émissions de gaz à effet de serre soit l’équivalent de trois fois celles des voitures particulières. La question du changement climatique ne peut pas être traitée indépendamment des autres questions environnementales, pesticides, eau et sols. Dans cette approche globale, l’agriculture biologique a toute sa place. Elle apporte des solutions pour lutter contre le changement climatique.
Ainsi l’agriculture biologique, émet moins de gaz à effet de serre que l’agriculture conventionnelle par unité de surface, pour diverses raisons : pas d’utilisation d’engrais chimiques, moins d’émissions de protoxyde d’azote et séquestration de carbone en moyenne plus importante.
Conscient de l’importance écologique, commerciale et socio-économique de l’agriculture biologique, le Royaume était l’un des premiers pays africains et arabes où les agricultures avaient lancé, depuis le début des années 90, des programmes de productions biologiques. Depuis lors, le mouvement a connu une croissance considérable tant sur les plans technique et commercial que sur le plan social. C’est à Marrakech où les premières productions biologiques sont nées. De la ville ocre, lieu de naissance, le mouvement a rapidement gagné d’autres régions du Maroc.
Présent pour la quatrième fois consécutive, lors du Salon international de l’agriculture au Maroc ‘’ SIAM’’, AMABIO (Association marocaine de la filière des productions biologiques) a pour objectif d’exporter du bio à l’échelle internationale, informer et sensibiliser le consommateur marocain.
« Nous essayons, au maximum, à travers ce rendez-vous annuel, de sensibiliser les agriculteurs à l’agriculture biologique, d’ailleurs dans les mois à venir nous comptons lancer des sessions de formations d’une durée de 6 mois », nous confie Aboulkassim Abdelhamid, membre du conseil de l’association AMABIO.
Ainsi, en 2011, un contrat-programme a été signé entre le gouvernement et l’Association d’un montant de 1, 121 milliards de DH. Les objectifs de ce contrat pour 2020 est d’atteindre une superficie globale en agriculture biologique de l’ordre de 40.000 ha pour une production de 400.000 tonnes dont 60.000 tonnes destinées à l’exportation et 8460 T de production animale, créer 9 millions de journées de travail soit l’équivalent de 35.000 emplois permanents, générer un montant global en devises équivalent à 800 millions de DH, accroître la consommation des produits biologiques au niveau national et mettre en place un cadre législatif et réglementaire régissant la production biologique.
L’Etat s’engage, entre autres, à soutenir une partie des coûts de la certification des produits biologiques et à contribuer au renforcement de la recherche appliquée et à l’encadrement technique des petits et moyens producteurs à titre individuel ou organisé. « Nous sommes une association dont le but est de garantir le label bio au Maroc en assurant santé, développement durable et commerce équitable », explique Aboulkassim Abdelhamid.
Notons que l’Association marocaine de la filière des productions biologiques (AMABIO) a été créée en 2010 et compte changer de nom d’ici fin mai pour devenir ‘’FIMABIO’’.