Le rythme de la transition énergétique doit s’accélérer dans le monde
Le rythme de la transition énergétique dans le monde doit s’accélérer considérablement, au regard du contexte actuel marqué par la flambée du prix du carburant, des problèmes de sécurité énergétique et la lenteur des progrès en matière d’action climatique, a plaidé mercredi le Forum Économique Mondial (WEF).
« Le besoin urgent d’accélérer la transition énergétique globale est renforcé par le prix élevé du carburant, les pénuries de produits de base, les progrès insuffisants dans la réalisation des objectifs climatiques et la lenteur des avancées en matière de justice énergétique et d’accès à l’énergie« , relève le WEF dans son rapport intitulé Fostering Effective Energy Transition 2022 (Favoriser une transition énergétique efficace).
S’appuyant sur les dix années d’existence de l’indice de transition énergétique, ce rapport présente « des recommandations clés pour les gouvernements, les entreprises, les consommateurs et les autres parties prenantes sur la manière de faire progresser la transition énergétique« .
« Il est essentiel de donner la priorité à une transition énergétique résiliente et à la diversification du bouquet énergétique pour répondre à la volatilité du marché de l’énergie« , soulignent les auteurs du rapport.
Pour accélérer la transition vers une offre et une demande d’énergie plus propre, le rapport indique que davantage de pays doivent prendre des engagements contraignants en matière de climat, créer des visions à long terme pour les systèmes énergétiques nationaux et régionaux, attirer des investisseurs du secteur privé dans des projets de décarbonisation et aider les consommateurs et la main-d’œuvre à s’adapter.
« Les pays risquent de voir des événements futurs aggraver la perturbation de leur chaîne d’approvisionnement énergétique à une époque où le créneau pour empêcher les pires conséquences du changement climatique se réduit rapidement », a déclaré Roberto Bocca, responsable Énergie, matériaux et infrastructure au Forum Économique Mondial.
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« Bien qu’il y ait des décisions difficiles à prendre pour aligner les impératifs de sécurité énergétique, de durabilité et d’accessibilité à court terme, il est temps de redoubler d’efforts », a-t-il noté.
Le rapport révèle également les obstacles structurels qui empêchent de concilier le caractère abordable, la sécurité et la disponibilité de l’énergie avec la durabilité. Tout cela s’explique par les chocs cumulés subis par le système énergétique : demande d’énergie en hausse après la pandémie, goulets d’étranglement dans l’approvisionnement en carburant, pressions inflationnistes et reconfiguration des chaînes d’approvisionnement en énergie causée par la guerre en Ukraine.
Pour faire face à cette situation difficile, les pays doivent poursuivre la diversification sur deux fronts : non seulement leur bouquet énergétique national à long terme, mais aussi leurs combustibles et leurs fournisseurs d’énergie à plus court terme, indique le WEF.
La plupart des pays dépendent d’une poignée de partenaires commerciaux pour satisfaire leurs besoins en énergie et ne disposent pas d’une diversification suffisante des sources énergétiques, ce qui leur laisse peu de flexibilité pour faire face aux perturbations, fait remarquer le rapport.
Le rapport note que sur 34 pays ayant une économie avancée, onze dépendent de seulement trois partenaires commerciaux pour plus de 70 % de leurs importations de carburant.
« La crise énergétique actuelle révèle à quel point l’énergie est importante pour les gens et l’économie », a déclaré Espen Mehlum, responsable du programme d’analyse comparative de l’énergie, des matériaux et des infrastructures au Forum Économique Mondial.
« Il est désormais essentiel de s’attaquer aux risques structurels devenus évidents, tout en renforçant la dynamique de l’action climatique. Le succès dépendra en grande partie des politiques et des investissements. En donnant la priorité à l’efficacité énergétique et en accélérant les investissements dans les infrastructures d’énergie propre, les énergies renouvelables, l’hydrogène propre et les nouvelles capacités nucléaires, il est possible de renforcer la résilience du système énergétique, et nous gagnerons tous à réduire les émissions », a-t-il ajouté.
Avec MAP