le scénario possible pour le retour à l’école au Maroc, selon la FNAPEM

La question de la réouverture des écoles fait couler beaucoup d’encre à l’étranger. Après deux mois de pause, de nombreux pays se remettent progressivement en ordre de marche, alors que d’autres n’envisagent pas de rouvrir les écoles avant le mois de septembre, à l’instar de l’Italie, l’Espagne, la Bulgarie ou encore l’Irlande.  Qu’en est-il du Maroc ?

Quelques jours nous séparent de la fin de l’état d’urgence sanitaire au Royaume, prévue le 20 mai, en attendant que le Chef de l’Exécutif ne dévoile le plan de déconfinement, deux jours avant, à la Chambre des Représentants. A partir de cette date, les décisions seront prises, notamment, en ce qui concerne la réouverture des écoles. Tout ce que l’on sait jusqu’à présent, c’est qu’« il n’y aura pas d’année blanche », comme l’a bien précisé le département d’Amzazi, à maintes reprises, depuis le début du confinement.

« Toutes les nouveautés concernant les examens ou les différentes opérations relatives à la clôture de l’actuelle année scolaire seront annoncées en temps opportun sur les canaux officiels du communication du ministère », indique le ministère de tutelle, dans un communiqué publié le 5 mai. Toutefois, de nombreuses interrogations demeurent autour du sort de l’année scolaire, qui fait déjà beaucoup réagir les parents d’élèves.

De son côté, la Fédération nationale des associations des parents d’élèves (FNAPEM) a adressé une note, le 30 avril, au ministère de l’Education Nationale, présentant leur scénario pour l’après-20 mai dans le secteur de l’enseignement.

De nombreuses contraintes s’imposent quant à la reprise de l’école proprement dite, ainsi, la FNAPEM préconise le retour en classe, en premier lieu, des niveaux certificatifs et diplômants et propose également de concentrer les cours de soutien uniquement dans les matières qui feront l’objet d’examens, dans des classes allégées, tout en respectant les conditions sanitaires et la distanciation sociale.

Dans ce cadre, cette fédération suggère que les examens régionaux et ceux du baccalauréat soient reportés au mois de septembre. Quant aux autres niveaux non-diplômants, les notes d’évaluations ne devraient concerner que 75% du programme, il s’agit de la totalité du premier et deuxième trimestre, et la première partie du troisième trimestre, sans pour autant prévoir de nouveaux contrôles pour le restant de l’année.

Pour limiter les risques de la contamination dans l’espace scolaire, un protocole sanitaire strict devrait être mis en place, selon la FNAPEM, notamment à travers la désinfection des écoles, à maintes reprises, chaque jour et limiter le nombre des élèves à douze par classe au maximum. La fédération insiste également sur la nécessité de fournir quotidiennement des masques en nombre suffisant à tous les élèves et intervenants.

Comment doit-on se préparer au retour des élèves à l’école ?

Joint par MAROC DIPLOMATIQUE, le vice président de la FNAPEM, Mohamed Berzouk, invite le corps éducatif à continuer de s’inscrire dans cet élan de solidarité national pour la prochaine phase, tel qu’il l’a fait depuis l’annonce de l’arrêt des cours. « Malgré les circonstances exceptionnelles que traverse notre pays, les enseignants se sont mobilisés pour s’adapter à cette nouvelle situation. Ils ont dû travailler sous pression et beaucoup d’entre eux n’avaient pas de notions de base en nouvelles technologies avant ce confinement et ont aussi payé les frais d’internet de leurs propres poches. Il faut donc continuer dans le même esprit pour sortir de cette crise avec les moindres dégâts possibles », indique-t-il.

« Nous ne sommes pas assez équipés pour que nos élèves puissent tous et toutes retourner sur les bancs de l’école. Le Maroc compte, entre l’enseignement privé et public, près de 8 millions d’étudiant(e)s. Certaines écoles abritent jusqu’à 1800 élèves, ce serait très risqué d’accueillir ce grand nombre d’élèves dans le même espace », alerte cet associatif, qui appelle à ce que les horaires soient revues pour les niveaux non-diplômants.

Quant aux examens du baccalauréat, selon la même source, « ils doivent se faire dans les mêmes conditions que tous ceux qui les ont précédés, autrement ce diplôme perdrait de sa valeur scientifique et académique. D’ailleurs, il faut bien préparer les bacheliers à cette étape et prévoir des cours de soutien ».

Les parents, pour leur part, accepteraient-ils d’emmener leurs enfants à l’école en cas de déconfinement le 20 mai ?

Pour Mohamed Berzouk, « si on continue de respecter les règles de l’état d’urgence sanitaire d’ici le 20 mai, en principe, les parents pourraient accepter que leurs enfants retournent à l’école, mais, ils sont tenus de les sensibiliser aux mesures d’hygiène et aux gestes barrières qu’il faut adopter une fois à l’école ».

Par ailleurs, le vice président de la FNAPEM appelle le département de l’Enseignement à se concerter avec tous les acteurs du système éducatif dans la prise de décision concernant la prochaine étape. « En tant que Fédération nationale des associations des parents d’élèves, nous sommes le porte-parole des familles marocaines, ce qui veut dire que nous sommes aussi concernés par cette décision », explique-t-il, en indiquant que le ministère de l’Education n’a pas encore pris contact avec la Fédération. Et d’ajouter: « mais, nous avons la certitude que le ministère suit et qu’il prendra en compte nos propositions ».

Dans un autre registre, cette situation inédite n’est pas sans conséquences sur les parents, qui font face à une charge mentale et émotionnelle énorme, entre le suivi des cours des enfants, le confinement, la situation de précarité pour certains, etc. « Les familles marocaines ont subi une grande pression durant cette période, certaines n’ont pas eu leur part de l’aide prévue par le gouvernement, d’autres habitent dans des petits espaces, ce qui complique davantage cette situation de confinement pour elles », regrette-t-il, appelant les parents à « prendre leur mal en patience dans les prochains jours, en restant confinés et en évitant de sortir le plus possible, surtout au niveau des quartiers populaires où l’état d’urgence sanitaire est le moins respecté ».

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