Le secteur des assurances affiche des fondamentaux solides (CCSRS)
Le secteur des assurances a continué à afficher des fondamentaux solides et à démontrer sa résilience malgré la conjoncture internationale difficile marquée par de fortes incertitudes, selon le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS), réuni jeudi au siège de Bank Al-Maghrib (BAM).
Sur le plan technique, le secteur a maintenu au terme des trois premiers trimestres de cette année un bon rythme de croissance de l’ordre de 7,7% par rapport à la même période de l’année précédente, pour atteindre 42,4 milliards de dirhams (MMDH), indique BAM dans un communiqué sur cette 16ème réunion du CCSRS, notant que cette évolution a été supportée aussi bien par la branche vie (+9,5%) que la branche non-vie (+6,1%).
Sur le plan financier, les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 3% depuis le début de l’année pour s’établir à 216,7 MMDH à fin septembre. Toutefois, les plus-values latentes se sont repliées de 40,6% pour se situer à 19,3 MMDH, en raison notamment de la baisse du marché boursier et de la hausse des taux du marché secondaire.
En matière de rentabilité, le résultat net a enregistré à fin juin une amélioration de l’ordre de 11,3% en glissement annuel. Concernant la solvabilité, le secteur continue de dégager une marge moyenne de plus de trois fois le minimum réglementaire requis.
Concernant le secteur de la retraite, la même source souligne que les principaux régimes de base connaissent “une situation financière difficile” marquée globalement par “l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons”.
La réforme systémique de la retraite devrait permettre d’instaurer une tarification équilibrée, mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur, relève le communiqué.
A l’issue de l’examen de la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières, observées et attendues, le CCSRS a fait remarquer, par ailleurs, que l’évolution des conditions macroéconomiques ne fait pas ressortir jusqu’ici de “risques majeurs” pouvant menacer la stabilité financière, mais les vulnérabilités découlant de l’environnement externe et interne (répercussions de la guerre en Ukraine, sécheresse, séquelles de la pandémie, pressions inflationnistes…) “appellent à la vigilance et continuent de faire l’objet d’une surveillance rapprochée”.
Selon les projections de Bank Al-Maghrib, la croissance de l’économie nationale devrait ralentir à 1,1% en 2022 avant de s’accélérer à 3% en 2023 et à 3,2% en 2024, rappelle la même source.
Quant à l’inflation et après une forte accélération en 2022 à 6,6%, elle s’atténuerait tout en restant à un niveau élevé aux alentours de 4% en moyenne en 2023 et 2024.
Concernant la position extérieure, le déficit du compte courant devrait s’atténuer pour avoisiner 2% au cours des deux prochaines années, tandis que les avoirs officiels de réserve se situeraient à 362,9 milliards en 2023 puis à 371 milliards en 2024, soit l’équivalent de près de 6 mois d’importations de biens et services.
S’agissant des finances publiques, le déficit budgétaire s’allégerait graduellement passant de 5,3% du PIB en 2022 à 4,6% en 2023 et 4% en 2024. La dette du Trésor, quant à elle, s’atténuerait à 67,7% du PIB en 2023 et à 66,1% en 2024.