Le secteur des startups entre ombre et lumière
La pandémie du Covid-19 a fortement impacté l’économie mondiale, le Maroc n’y échappe pas à cet effet domino. Quant à l’écosystème des start-ups marocaines, il a aussi subi cette vague de crise systémique. Pour sortir de cette grisaille due à plusieurs facteurs, N+ONE a noué une alliance fructueuse avec la multinationale Oracle, ce qui relance une dynamique positive des startups marocaines. De son côté, ExcelWay propose une diversification de son portefeuille d’actionnaires.
Le secteur des startups entre ombre et lumière. Selon les données de Partech Africa, les investissements dans les start-ups ont baissé de 46% en 2023 par rapport à l’année précédente avec un total de 3,5 milliards de dollars, principalement captés par l’Afrique du Sud, Nigéria et Egypte. Le Maroc se hisse à la 5ième position de ce classement.
Selon « Africa Big Deal », le Maroc ne représente qu’une modeste part de 0,5% du total de levées de fonds réalisées en Afrique. En effet, le montant investi dans les start-ups en Afrique en 2023 a reculé de 39% par rapport à 2022 passant de 4,6 milliards de dollars à 2,9 milliards de dollars. Durant la même période, une baisse des investissements au Maroc de 45% passant à 17 millions de dollars en 2023 par rapport à 32 millions de dollars en 2022. Cela illustre le ralentissement de la croissance dans le domaine des start-ups.
Favorisé par sa position géographique et stratégique, le Maroc peut prétendre à des investissements de la part d’acteurs africains, européens et moyen-orientaux ajoutant à cela la force de sa diaspora et l’implantation locale d’investisseurs tels que UM6P Ventures, Afrimobility ou Outlierz Ventures. Ces aspects illustrent les atouts du Maroc en termes d’attractivité pour les investisseurs étrangers.
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En 2022 et 2023, La Fintech et l’Energie ont dominé les investissements en Afrique en s’accaparant 70% des investissements totaux. Quant au Maroc, il n’a reçu que 10% des investissements dans ces deux secteurs. Cependant, le Royaume est focalisé sur d’autres secteurs l’agriculture, l’éducation et la logistique dans le domaine des start-ups. Mieux, il doit en outre adopter une approche holistique de l’écosystème des start-ups pour les soutenir.
A titre d’exemple, la start-up N+ONE a noué une alliance avec l’américain Oracle le lundi 11 Mars 2024, dans une stratégie de développement des data centers et du cloud dans le Royaume. L’alliance a pour but de développer une offre cloud qui répond aux exigences des organismes publics et privés en matière de « territorialité des données ». La décision d’Oracle de choisir le Maroc constitue une reconnaissance du potentiel du marché marocain et africain de son potentiel de croissance dans l’univers de l’écosystème des start-ups mais aussi un levier d’accélération des chantiers de digitalisation du Royaume.
ExcelWay décline une ambitionne plurielle
Dans le lot des start-ups marocaines émergentes, il y a Excelway qui évolue dans le cloud collaboratif. Lors d’un entretien téléphonique, Madame Sophia Benhaddou, co-fondatrice et directrice générale déclare qu’« ExcelWay est avant tout une start-up familiale qui fut créée en France pendant la pandémie du Covid-19. Lors du lancement de ce prototype, ce fut une success story, il y a eu un engouement aux Etats-Unis dans la région du Massachussetts, 800 personnes se sont connectées en même temps au serveur. Ce qui a permis de lancer le produit en développant le produit sous forme de SaaS, le SaaS constitue une solution logicielle applicative hébergée dans le cloud et exploitée en dehors de l’organisation ou de l’entreprise par un tiers, aussi appelé fournisseur de service. A ces débuts, elle fut principalement la start-up fut principalement tournée vers le monde anglophone notamment les Etats-Unis, Angleterre… »
Excelway a adopté une décision de cœur en devenant la première plateforme cloud au Monde à développer une application comportant trois langues anglais, français et arabe. Le choix de la langue arabe était de rester fidèle aux origines des fondateurs, par la suite, la start-up est rentrée au Maroc et s’est tournée vers les marchés marocains et arabes. Soutient Sophia Benhaddou.
Lors de la pandémie du Covid-1, les plus petites entreprises se sont fait avaler par la crise alors que les plus grandes entreprises ont grandi en ampleur et en taille. « ExcelWay a orienté son choix stratégique de levée de fonds vers le marché marocain et arabe, notamment dans les pays du Golfe. », rappelle la co-fondatrice. Cette stratégie a permis au conseil d’administration de renforcer le panel d’actionnariat arabes et marocains.
Dans la région du Golfe, Dubaï a atteint une saturation en termes d’investissement, la cité état d’Abu Dhabi rattrape son retard de 5 ans sur Dubaï en devenant un HUB d’investissement, de même le Qatar a lancé dernièrement le Web Summit en ayant une enveloppe globale de 1 milliards de dollars d’investissement dans les start-ups. N’oublions pas aussi l’Arabie Saoudite qui a un marché pour les start-ups immense. Ces pays du Golfe tentent de diversifier leurs investissements car le pétrole et le gaz sont des denrées naturelles qui se tarissent avec le temps, du coup, ils envisagent l’ère de l’après-pétrole.
Dans le futur, ExcelWay ambitionne de se positionner comme acteur majeur de la collaboration dans le monde qui garde ses racines dans le monde arabe puis l’Afrique précise madame Sophia Benhaddou. En termes du produit, ExcelWay tend à devenir un couteau suisse pour les entreprises mettant en place leurs propres solutions Ressources humaines, paie, solutions projets…