Le SG de l’ONU s’alarme du nouveau « chapitre chaotique et désespéré » en Afghanistan
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est alarmé, vendredi, du nouveau « chapitre chaotique et désespéré » en cours en Afghanistan, appelant les talibans « à arrêter immédiatement l’offensive et à négocier de bonne foi« .
« Même [pour] un pays qui a tragiquement connu des générations de conflits, l’Afghanistan est en proie à un autre chapitre chaotique et désespéré – une tragédie incroyable pour son peuple qui souffre depuis longtemps« , a indiqué M. Guterres dans une déclaration devant la presse à New York.
« C’est le moment d’arrêter l’offensive. C’est le moment d’entamer des négociations sérieuses. C’est le moment d’éviter une guerre civile prolongée ou l’isolement de l’Afghanistan« , a-t-il insisté.
M. Guterres a prévenu que « rien que le mois dernier, plus de 1 000 personnes ont été tuées ou blessées lors d’attaques aveugles contre des civils, notamment dans les provinces de Helmand, Kandahar et Herat« .
Les combats entre les talibans et les forces de sécurité afghanes en milieu urbain causent d’énormes dégâts, a ajouté le chef de l’ONU.
Au moins 241 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons et les besoins humanitaires augmentent d’heure en heure.
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« Chaque jour, le conflit fait encore plus de victimes parmi les femmes et les enfants. La poursuite des conflits urbains signifiera la poursuite du carnage – les civils payant le prix le plus élevé« , a-t-il mis en garde.
Tout en appelant toutes les parties à « tenir compte du lourd tribut du conflit et de son impact dévastateur sur les civils », M. Guterres a appelé à « faire davantage » pour protéger les civils.
« Je rappelle à toutes les parties leur obligation légale et morale de prendre toutes les mesures pour protéger les civils. Diriger des attaques contre des civils est une grave violation du droit international humanitaire et constitue un crime de guerre. Les auteurs doivent être tenus responsables« , a-t-il rappelé.
Le SG de l’ONU s’est dit « également profondément troublé par les premières indications selon lesquelles les talibans imposent de sévères restrictions aux droits humains dans les zones sous leur contrôle, ciblant en particulier les femmes et les journalistes« .
« Le message de la communauté internationale à ceux qui sont sur le sentier de la guerre doit être clair : la prise du pouvoir par la force militaire est une proposition perdante. Cela ne peut que conduire à une guerre civile prolongée ou à l’isolement complet de l’Afghanistan« , a-t-il rappelé.
« J’espère que les discussions à Doha, au Qatar, entre les représentants de la République islamique d’Afghanistan et des Taliban – soutenus par la région et la communauté internationale au sens large – rétabliront la voie d’un règlement négocié du conflit« , a dit le chef de l’ONU ajoutant que « seul un règlement politique négocié dirigé par les Afghans peut garantir la paix« .
L’ONU est déterminée à contribuer, a-t-il dit, à un tel règlement, à promouvoir les droits de tous les Afghans et à fournir une aide humanitaire vitale au nombre toujours croissant de civils dans le besoin.
( Avec MAP )