Le « Sommet ambition climat », une avancée majeure pour progresser vers un avenir résilient (Elysée)
Les dirigeants internationaux, réunis dans le cadre du « Sommet ambition climat », ont accompli, samedi, « une avancée majeure » pour progresser vers un avenir résilient, à zéro émission nette, en présentant de nouveaux engagements ambitieux, des mesures à prendre d’urgence et des programmes concrets pour surmonter la crise climatique, affirme l’Elysée.
Organisé conjointement par les Nations Unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec l’Italie et le Chili, à l’occasion du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, le sommet, tenu en visioconférence en raison da la pandémie, révèle « un nouvel élan dans notre action et nos ambitions dans la perspective de la Conférence décisive sur le climat que sera la COP26 de Glasgow en novembre prochain », souligne l’Elysée dans un communiqué publié dimanche.
Lors du « Sommet ambition climat », des plans concrets et de nouveaux engagements ont été pris par plus de 75 pays, entreprises, secteurs et villes. Des plans qui « nous rapprochent des objectifs de l’Accord de Paris et mettent en évidence le travail qui reste à accomplir », relève la présidence française.
« Le Sommet a prouvé de manière claire que les changements climatiques étaient une priorité de l’action internationale, en dépit des difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés face à la pandémie de COVID-19, et il a montré que nous nous accordions sur le fait que les données scientifiques sont claires. La destruction du climat s’accélère et la communauté internationale a encore beaucoup à faire pour contenir la hausse de la température mondiale à 1,5°C « , souligne le communiqué.
Le Sommet a également prouvé que l’action et les ambitions climatiques sont en progression. « Les annonces faites durant le Sommet ou juste avant, ainsi que celles attendues au début de l’année prochaine, signifient que des pays représentant environ 65 % des émissions mondiales de CO2 et environ 70 % de l’économie mondiale se seront engagés d’ici au début de l’année prochaine à parvenir à zéro émission nette ou à la neutralité carbone », affirme l’Elysée.
« Ces engagements doivent désormais être appuyés par des actions et des programmes concrets, dès maintenant, pour atteindre les objectifs, et le Sommet de samedi, a permis de donner une nouvelle impulsion pour avancer dans ce sens », souligne la même source.
Ainsi, le nombre de pays ayant proposé des plans climatiques nationaux renforcés (contributions déterminées au niveau national (CDN)) a augmenté de manière significative avec des engagements présentés par 71 pays. Outre cette nouvelle contribution de l’UE, 27 nouvelles CDN renforcées ont été annoncées lors du Sommet ou peu de temps avant.
Un nombre croissant de pays (15) sont passés de hausses graduelles à des hausses majeures. Des pays se sont engagés lors du Sommet à annoncer des contributions déterminées au niveau national plus importantes, notamment l’Argentine, la Barbade, le Canada, la Colombie, l’Islande et le Pérou.
Grâce à l’impulsion donnée par ce Sommet et aux CDN renforcées qui y ont été annoncées, plus de 50 contributions déterminées au niveau national devraient être présentées officiellement avant la fin 2020, renforçant ainsi la dynamique en cours et ouvrant la voie aux autres pays pour les mois à venir.
Les annonces lors du Sommet de samedi, ainsi que les engagements pris récemment, « nous projettent dans l’année 2021 et dans la perspective de la COP26 de Glasgow avec un élan beaucoup plus puissant. Ce sommet a mis en valeur des exemples inspirants de contributions déterminées au niveau national renforcées qui pourront encourager d’autres pays à suivre la même voie, en particulier les pays du G20 », se félicite l’Elysée.
À la suite de ce Sommet, 24 pays ont annoncé de nouveaux engagements, stratégies ou programmes pour parvenir à zéro émission nette ou à la neutralité carbone. Les engagements pris récemment par la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’UE et aujourd’hui par l’Argentine constituent un nouveau point de référence pour les autres pays du G20. Plusieurs pays ont indiqué lors du Sommet qu’ils allaient encore plus loin, en fixant des dates ambitieuses pour parvenir à zéro émission nette : la Finlande (2035), l’Autriche (2040) et la Suède (2045).
Les pays vulnérables aux changements climatiques sont également à l’avant-garde de l’action et de l’ambition. La Barbade et les Maldives ont fixé une cible très ambitieuse pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2030, avec un soutien adéquat. Les Fidji, le Malawi, Nauru et le Népal ont indiqué qu’ils avaient pour objectif 2050.
Lors du Sommet, l’adaptation et la résilience sont passées au centre de l’attention. 20 pays ont indiqué des engagements nouveaux ou à venir pour protéger les populations et l’environnement des impacts climatiques. Des pays comme l’Éthiopie ont annoncé qu’ils adoptaient des approches touchant l’ensemble de leur économie afin de protéger les populations et l’environnement, le Suriname ayant pour sa part annoncé qu’il renforçait la mise en œuvre de son plan d’adaptation national. Des pays développés, y compris le Royaume-Uni, le Portugal et l’Espagne, ont annoncé qu’ils renforçaient leurs efforts d’adaptation.
Une nouvelle campagne internationale majeure, la Course à la résilience, a également été lancée lors de ce sommet, dans l’objectif de protéger d’ici à 2030, quatre milliards de personnes vulnérables aux risques climatiques.
Le Sommet a prouvé, par ailleurs, un attachement à protéger l’environnement et 12 dirigeants ont mis en lumière leurs programmes actuels visant à augmenter l’utilisation de solutions fondées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques.
A l’approche de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité de 2021, le Sommet a mis en évidence la nécessité de disposer de solutions plus intégrées pour surmonter les crises du climat et de la biodiversité, et accélérer les progrès, conformément aux Objectifs de développement durable.
Par ailleurs, 12 pays donateurs ont souligné leur engagement à soutenir les pays en développement, avec un investissement supplémentaire de la part de l’Allemagne de près de 500 millions d’euros et un financement supplémentaire de 1 milliard d’euros par an de la France par rapport à ses objectifs antérieurs. La Banque mondiale s’est engagée à faire en sorte que 35 % de son portefeuille ait des retombées positives pour le climat, et la Banque européenne d’investissement 50 % de son portefeuille ; la BEI s’est également engagée à ce que 100 % de ses activités soient conformes à l’Accord de Paris.
Toutefois, le Sommet a également prouvé qu’il restait beaucoup à faire pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté. Après les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les flux de financement climatique cette année, 2021 sera une année charnière pour démontrer que les financements se poursuivent et pour atteindre voire dépasser l’objectif de 100 milliards de dollars.
« Le Sommet a envoyé un signal puissant : des pays et des entreprises plus nombreux sont prêts à entreprendre une action climatique ambitieuse, dont dépendent notre sécurité et notre prospérité futures », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
« Nous avons réalisé aujourd’hui un grand pas en avant, mais ce n’est pas encore suffisant. Nous ne devons pas oublier que nous nous dirigeons toujours vers une hausse de la température de 3 degrés au moins à la fin du siècle, ce qui serait une catastrophe », a-t-il ajouté.
« La reprise après la pandémie de COVID-19 représente une opportunité de placer nos économies et nos sociétés sur une trajectoire verte, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a indiqué le SG de l’ONU, affirmant que « le principal objectif des Nations Unies pour 2021 sera de bâtir une véritable coalition mondiale pour la neutralité carbone. »
« Aujourd’hui, nous avons vu ce qui pouvait être réalisé quand les pays se rassemblent, font preuve d’une réelle initiative et témoignent de véritables ambitions dans la lutte pour sauver notre planète », a déclaré, pour sa part, le Premier ministre britannique, Boris Johnson.
« Le Royaume-Uni a montré l’exemple, avec son engagement de réduire ses émissions d’au moins 68 % d’ici à 2030 et de cesser son soutien au secteur des combustibles fossiles à l’étranger dans les meilleurs délais ; il est formidable de voir ces nouveaux engagements pris sur toute la planète, qui nous conduiront au succès, à l’approche de la COP26 de Glasgow », s’est-il félicité.
Pour le président français, Emmanuel Macron, « nous avons montré aujourd’hui que l’action climatique restait une priorité de l’ordre du jour international, en dépit de la pandémie mondiale et de l’une des plus graves crises économiques de notre époque. »
« Cette crise nous donne l’opportunité d’accélérer notre transition écologique, et je salue les annonces qui ont été faites aujourd’hui par plus de 70 chefs d’État et de gouvernement. Ce Sommet a confirmé que l’Accord de Paris, conclu sous la présidence française il y a cinq ans, demeurait plus que jamais une boussole pour l’action climatique internationale », a affirmé le chef de l’Etat français.
« L’UE joue un rôle moteur dans cette lutte mondiale, avec notre nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % au moins d’ici à 2030, ce qui représente une étape fondamentale dans notre avancée vers la neutralité carbone. L’UE et la France continueront de promouvoir des niveaux ambitieux de financement de l’action climatique. Nous travaillerons avec les Nations Unies, la présidence britannique de la COP et toutes les parties à l’Accord de Paris pour continuer d’élever le niveau d’ambition et y parvenir grâce à des actions concrètes au cours de l’année à venir», a affirmé M. Macron.
Avec MAP