Le Sommet du Néguev prévu en mars au Maroc pourrait être reporté
Prévu en mars, le Sommet du Néguev est parti pour être reporté à cause de la nouvelle vague de tensions entre Israéliens et Palestiniens. La situation actuelle dans la région va considérablement retarder les avancées notées depuis le début de l’initiative américaine où les pays engagés, ont envisagés de faire la question palestinienne une des priorités pour résoudre définitivement le conflit. Mais l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droit israélienne a changé la donne.
La situation politique actuelle en Israël et la violence croissante entre Israéliens et Palestiniens, suite à la formation du gouvernement de Benjamin Netanyahu et à l’implication de partis conservateurs de droite et extrémistes religieux, pèsent sur les relations entre les membres de l’accord d’Abraham. Les États arabes et islamiques sont de plus en plus inquiets, car le rapprochement avec Israël devrait contribuer à une solution de paix, ce qui ne semble plus intéresser le gouvernement actuel d’Israël. Mais la situation actuelle pourrait également avoir des répercussions sur le sommet du Néguev qui doit se tenir pour la première fois au Maroc.
Selon l’ancien ambassadeur américain en Israël, Daniel Shapiro, le sommet du Néguev prévu en mars au Maroc pourrait être reporté. La raison en serait l’escalade des tensions israélo-palestiniennes. L’ancien ambassadeur américain en Israël suggère à la Chambre des représentants américaine de reporter le sommet du Néguev.
Jeudi 7 mars 2023, selon Hespress, Daniel B. Shapiro, directeur de l’initiative N7, Distinguished Fellow de l’Atlantic Council et ancien ambassadeur américain en Israël, a fait le point sur le renouvellement de l’accord d’Abraham, ses progrès et ses défis devant une sous-commission de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.
Il a déclaré que les processus mis en place par l’accord d’Abraham et d’autres accords signés en 2020 seront très bénéfiques pour les intérêts des États-Unis. Ces processus sont une grande promesse d’un Moyen-Orient et d’une Afrique du Nord plus pacifiques. Étant donné que « le Forum du Néguev lui-même a des limites inhérentes », le diplomate estime qu’un certain nombre de défis réels doivent être abordés afin de saisir les opportunités qui se présentent.
L’accord d’Abraham est miné par la violence
Selon M. Shapiro, la popularité de l’accord d’Abraham est minée par les tensions israélo-palestiniennes croissantes, certains représentants israéliens faisant pression pour que des mesures soient prises, ce qui reviendrait à annexer de facto la Cisjordanie ou à remettre en question le statu quo concernant les lieux saints à Jérusalem.
Dans ce contexte, l’ex-ambassadeur Shapiro a indiqué que « le prochain sommet du Néguev, qui devait avoir lieu ce mois-ci au Maroc, sera probablement reporté après le Ramadan et Pâques ».
Il a ajouté que l’on craignait que ces fêtes religieuses ne provoquent des tensions entre Israéliens et Palestiniens. Il a rappelé que les Etats membres de l’accord de paix au Proche-Orient avaient également critiqué ces dernières semaines les actions israéliennes contre les Palestiniens et les avaient même condamnées devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Toutes les réunions régionales, du Forum du Néguev aux conférences N7, devraient indiquer clairement que les Palestiniens qui souhaitent s’engager de manière constructive sont les bienvenus et peuvent contribuer à relever ce défi », poursuit la source. « Pour la première fois depuis des années, les Palestiniens et les Israéliens ont peut-être la possibilité de mener un dialogue sous l’égide et la direction des Etats-Unis et des pays de l’accord d’Abraham ».
L’accord d’Abraham est toujours considéré comme positif
L’ancien ambassadeur américain s’est montré optimiste. Selon lui, l’accord d’Abraham est la chose la plus positive et la plus prometteuse qui se soit produite au Proche-Orient depuis des années.
Il a souligné qu’il y a quelques années encore, il aurait été difficile d’imaginer qu’il y aurait actuellement des rencontres diplomatiques, des accords commerciaux, davantage de vols touristiques, des coopérations en matière de sécurité, des changements dans l’enseignement et un changement de la rhétorique publique. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg de ce qui est possible.
La réunion du Néguev au Maroc ferait suite au premier sommet qui s’est tenu en Israël en mars 2022. En janvier de cette année, 150 dirigeants se sont déjà réunis aux Émirats arabes unis pour préparer le deuxième sommet au Maroc.