Le Sommet Russie-Afrique souligne la primauté du droit international
Le deuxième Sommet Russie-Afrique vient de se conclure à Saint-Pétersbourg, réunissant environ 6000 participants et journalistes venus de près de 100 pays. Un total de 92 accords a été signé dans le cadre du Sommet, mettant en lumière la stratégie équilibrée de la Russie dans ses relations avec l’Afrique.
Lors du récent deuxième Sommet Russie-Afrique, tenu à Saint-Pétersbourg, les 27 et 28 juillet, la Russie a réaffirmé sa position stratégique en faveur du respect du droit international, malgré les pressions externes de la part de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, qui ont échoué à faire inviter le groupe séparatiste du Polisario. La position de la Russie a été matérialisée par l’invitation exclusive d’États africains reconnus par les Nations unies, un geste qui met en évidence une politique mature et sans équivoque et un échec fracassant pour Alger et Pretoria, deux pays alliés de Moscou, qui ont voulu avoir voix au chapitre sur la liste des invités. Croyant peut-être que la Russie allait céder à leurs tentatives d’inviter le mouvement séparatiste à la table des discussions, en retour de leur refus de voter en faveur des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant « l’invasion des territoires ukrainiens par l’armée russe ».
Cet engagement sans faille est un reflet évident de la politique russe qui privilégie les principes sur les pressions de dernière minute. La tentative de l’Afrique du Sud et de l’Algérie d’inclure le « polisario » dans les discussions du sommet a été catégoriquement repoussée par la Russie, qui a maintenu son principe d’engagement limité aux seuls États africains reconnus par l’ONU.
LIRE AUSSI : Sommet Russie-Afrique : Poutine et Akhannouch plaident pour un partenariat renforcé
La fermeté de cette décision s’est manifestée dans tous les documents adoptés lors du Sommet, incluant quatre déclarations et un plan d’action. Ces documents stipulent que seuls les dirigeants de la Fédération de Russie et des États africains reconnus par l’ONU étaient conviés, réitérant ainsi l’engagement exclusif de la Russie envers les 54 États membres de l’Union africaine reconnus par l’ONU.
Ce respect rigoureux du droit international tranche avec la position de l’Union Européenne qui avait invité le chef du Polisario au Sommet UE-UA, à Bruxelles, en février 2022, suscitant le mécontentement de nombreux pays présents. Cette décision avait non seulement entaché la crédibilité de l’événement, mais avait également mis l’UE dans une situation délicate, pour avoir accepté la présence d’un individu poursuivi par plusieurs instances judiciaires européennes pour crimes de guerre et violations des droits de l’Homme.
Par contre, la Russie, à travers son Sommet Russie-Afrique, a fait preuve d’une grande fermeté et d’intransigeance sur les questions de principes, une approche qui mérite d’être applaudie et imitée. En adoptant une position ferme et cohérente, elle a prouvé son engagement envers le respect des engagements internationaux, en dépit des défis géopolitiques et diplomatiques.
Dans ce contexte, l’Union Européenne, qui valorise l’intégrité territoriale de ses États membres, devrait manifester la même détermination envers la sécurité et la stabilité du Maroc. Elle se doit de tirer des leçons de l’exemple russe pour respecter les principes du droit international et l’intégrité des nations, ce qui est primordial pour le maintien de l’ordre mondial et la promotion des relations internationales fondées sur le respect mutuel et l’équité.
Dans ce sens, le Sommet Russie-Afrique a donc constitué une véritable victoire pour le respect du droit international et a souligné l’importance d’un engagement diplomatique basé sur la reconnaissance mutuelle et l’intégrité des États. C’est une leçon qui aura, certainement, des échos positifs sur la scène diplomatique mondiale.
Ainsi, la Russie, fidèle à sa politique extérieure, a donc fait preuve de résilience en respectant les engagements qu’elle avait pris. Elle s’est positionnée comme un acteur majeur sur le continent africain, aux côtés des États-Unis et de la Chine, tout en restant ferme sur les principes de droit international et de reconnaissance des États par l’ONU.
Par ailleurs, la délégation marocaine, menée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représentant le Roi Mohammed VI, a participé activement à ce sommet tout en manifestant la position neutre du Maroc face au conflit russo-ukrainien. Force est de souligner que l’événement visait à renforcer les partenariats dans les domaines politique, économique, scientifique, culturel et humanitaire. À travers des séances et des tables rondes sur des thématiques diverses, dont l’énergie et la souveraineté alimentaire, le Sommet a également offert une plateforme d’échange pour les participants.
Pour rappel, le Maroc, troisième partenaire de la Russie en Afrique, avait adopté une position de non-vote lors des résolutions condamnant l’action militaire russe en Ukraine. D’autant plus que Moscou a renforcé sa coopération avec le Maroc, notamment à travers des rencontres régulières entre les diplomates des deux pays. Et c’est sans dire que le Maroc s’est également imposé comme l’un des clients les plus importants de Moscou suite à l’embargo de l’Union européenne sur le carburant russe si bien qu’en mars dernier, la part du marché marocain a représenté 12% des exportations de carburant russe.
En somme, le deuxième Sommet Russie-Afrique a été l’illustration de l’équilibre stratégique que la Russie cherche à maintenir dans ses relations avec l’Afrique. Et malgré les pressions politiques, le Polisario reste en marge des rencontres internationales.