Le soulèvement de Kénitra de 1954, un épisode pionnier et radieux de la résistance marocaine (M. El Ktiri)
Le soulèvement de Kénitra, survenu les 7, 8 et 9 août 1954, représente l’un des épisodes pionniers et radieux de l’histoire contemporaine du Maroc, riche de luttes, d’épopées et de victoires, a indiqué, mercredi à Kénitra, le Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri.
S’exprimant à l’occasion d’un rassemblement organisé par le Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, en commémoration du 69ème anniversaire du soulèvement de Kénitra, M. El Ktiri a souligné que cette épopée incarne la volonté du leadership et du peuple dans la voie de la lutte nationale pour la liberté et l’indépendance et dans la défense des valeurs religieuses, des constantes nationales et des fondements historiques et civilisationnelles.
La ville de Kénitra, a-t-il rappelé, avait formé un espace de prise de conscience nationale et de résistance armée pendant la période coloniale de l’histoire du Maroc.
Les manifestations qu’a connu le pays dans la première quinzaine d’août 1953 face à la tyrannie coloniale n’ont pas empêché les autorités de la résidence générale du protectorat français au Maroc de mettre en œuvre leur plan d’agression contre le symbole de la nation et le garant de sa souveraineté et de son unité le 20 août 1953, a-t-il dit, ajoutant que face à l’obstination coloniale de saper le sentiment national et l’esprit de lutte chez les marocains, les kénitris ont adopté toutes les méthodes possibles de résistance.
Cet événement historique, a-t-il poursuivi, est une occasion pour évoquer l’épique et héroïque lutte pour la liberté, l’indépendance et le parachèvement de l’unité nationale, mettant en avant la mobilisation et la vigilance continues de la famille de la résistance et de l’armée de libération et leur implication permanente dans le consensus national, à l’instar de toutes les franges de la société marocaine, derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
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Dans la foulée, un colloque scientifique animé par des historiens et chercheurs dans l’histoire du protectorat a été organisé sous le thème « le soulèvement de Kénitra contre l’occupant en 1954, une prise de conscience de l’histoire locale et une documentation de ses étapes ».
Intervenant autour du thème « le soulèvement de Kénitra en août 1954 entre l’histoire et la préservation de la mémoire nationale », Mohamed Meziane, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Ibn Tofail de Kénitra a indiqué que les habitants de Kénitra et de ses environs ont donné leurs vies et leur sang lors des luttes engagées contre le colonisateur.
Le lien entre l’histoire et la mémoire nationale est celui de la construction d’une action sociale collective, a noté M. Merziane, estimant que le soulèvement de Kénitra fait partie intégrante de l’histoire de la lutte commune du Trône et du peuple, et il se doit d’être préserver en tant que mémoire nationale pour la ville de Kénitra et pour les Marocains en général.
Pour sa part, Abdelkader Borass, chercheur en histoire, a évoqué les facteurs à l’origine du soulèvement de Kénitra et ses conséquences sur ses leaders arrêtés et torturés ainsi que sur ses martyrs, qui ont sacrifié leurs vies pour la Patrie.
Dans un geste de loyauté, d’honneur, de gratitude et d’appréciation pour leurs mérites louables et leur contribution dans la lutte nationale et de libération, des vétérans de la résistance et des membres de l’armée de libération ont été honorés et des certificats d’appréciation leur ont été décernés.
Des subventions financières et des aides sociales ont également été remises aux familles des vétérans, des résistants, des membres de l’armée de libération, ainsi qu’aux veuves et proches des martyrs.
Avec MAP