Le spectre d’un nouveau lockdown total plane sur l’Europe
Par Adil Zaari Jabiri.
Sur fond de mises en garde alarmistes des spécialistes sur l’imminence d’une deuxième vague de la pandémie du nouveau coronavirus qui s’annonce comme un tsunami en Europe, un nouveau confinement total est au bout des lèvres des décideurs, écartelés entre la nécessité de préserver la santé des citoyens et l’urgence de sauver l’économie qui s’effondre.
En Europe, à l’inverse de l’Asie, où les efforts de traçage et de quarantaine ont été bien suivis, les cas de contamination ont explosé en raison d’un relâchement des autorités, comme des individus pendant le déconfinement.
Afin de contraindre la population à réduire son activité sociale et freiner ainsi le rythme des contagions, plusieurs pays européens ont annoncé ces derniers jours la mise en place de couvre-feux nocturnes alors que d’autres ont carrément opté pour un confinement général.
Deux facteurs essentiels justifient ces mesures corsées au niveau de l’Europe: la saturation des hôpitaux où le personnel est à genoux depuis la première vague et l’augmentation dans certains pays du nombre de morts.
L’Irlande est le premier pays européen à annoncer le retour à un confinement total dès ce mercredi à minuit.
Ce lockdown, annoncé lundi par le premier ministre irlandais Micheal Martin, concerne tous les commerces et activités non essentielles, sauf les écoles et les crèches. La circulation des personnes est également réduite à l’essentiel.
Le Pays de Galles a lui aussi décrété un confinement total de deux semaines à partir de vendredi.
En Allemagne, Berchtesgaden, un district du sud-est alpin, a imposé depuis mardi un confinement général.
Face à la recrudescence des cas de contamination mais surtout au nombre des hospitalisations qui augmente crescendo, d’autres pays ont opté pour un reconfinement qui ne dit pas son nom, notamment en France où un couvre-feu est instauré à partir de 21 heures pour une durée minimum de quatre semaines.
Idem en Belgique où les cafés et restaurants ont fermé et un couvre-feu est imposé à partir de minuit pour un mois, sans compter les autres mesures de limitation des fréquentations, l’annulation d’événements de masse et la distanciation sociale.
Mais les autorités belges ne se s’arrêteront pas là. Vendredi prochain, le comité de coordination covid-19 se réunira pour prendre de nouvelles mesures avec en ligne de mire un confinement général pour un mois.
La communication officielle balise le terrain pour faire avaler la pilule de cette mesure drastique depuis quelques jours déjà, en alertant sur une situation sanitaire qui serait « pire que le pic du 18 mars dernier ».
En Italie, les régions de la Lombardie et la Campanie, où le virus avait fait des ravages depuis son déclenchement au début de l’année, se préparent à imposer un couvre-feu nocturne. Il s’agit de la mesure la plus restrictive que le pays ait connue depuis la sortie du confinement général au printemps.
La ville de Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre, s’est vue imposer à partir de vendredi des restrictions drastiques contre le Covid-19.
Les autorités ont décrété la fermeture des bars et les foyers seront interdits de recevoir des invités, alors que les déplacements sont fortement déconseillés dans et en dehors de la ville.
Dans toute l’Angleterre, les réunions à plus de six personnes sont interdites et les pubs et restaurants doivent fermer à 22H00 GMT, mais environ la moitié de la population, y compris à Londres, vit désormais sous des restrictions locales plus strictes.
En Slovénie, un couvre-feu est entré également en vigueur mardi entre 21H00 et 06H00.
En Espagne, les autorités optent pour un bouclage ciblé des quartiers, villes ou municipalités et le gouvernement n’écarte pas l’option d’un couvre-feu pour freiner la flambée des cas, notamment dans la région de Madrid, durement frappée par la pandémie.
Lundi, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé à intensifier les mesures pour enrayer la pandémie.
« Je sais que les gens en ont assez mais ce virus a montré que si nous baissons la garde, il peut ressurgir à toute vitesse et menacer les hôpitaux et les systèmes de santé », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Genève.
( Avec MAP )