Le taux de remplissage des barrages s’élève à 28,47% à fin décembre 2024

Le Maroc est confronté à une crise hydrique exacerbée par des précipitations irrégulières et une gestion encore perfectible des ressources en eau. Selon les données actualisées par le ministère de l’Équipement et de l’Eau au 30 décembre 2024, le taux de remplissage des barrages s’élève à 28,47 %, soit 4 796,27 millions de mètres cubes d’eau disponibles. Ce chiffre, bien qu’en légère amélioration par rapport à décembre 2023 où il atteignait 23,29 %, reste largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants du pays. 

Les barrages, essentiels pour la gestion des ressources hydriques, peinent à satisfaire les demandes nationales. Le rapport annuel 2024 du ministère de l’Équipement et de l’Eau souligne que la dépendance aux précipitations met en évidence les limites de la stratégie nationale de l’eau, notamment dans un contexte de sécheresse prolongée.

L’agriculture, qui représente près de 14 % du PIB national selon les données de la Direction des études et des prévisions financières, est gravement touchée. Les faibles précipitations ont réduit les superficies cultivées à moins de 2 millions d’hectares sur les 2,5 millions initialement prévus pour les cultures automnales, rapporte le ministère de l’Agriculture. L’irrigation goutte-à-goutte, bien que de plus en plus utilisée, ne suffit pas à compenser ces pertes.

Lire aussi : Nizar Baraka : les barrages affichent un taux de remplissage de 29,13% au 6 décembre

Le Maroc importe déjà 40 % de ses besoins en céréales, selon les chiffres de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). La chute de la production locale en raison du stress hydrique menace d’augmenter cette dépendance, entraînant une hausse des prix des denrées alimentaires et accentuant la précarité des populations vulnérables.

La raréfaction des ressources en eau affecte directement le couvert végétal, essentiel à l’alimentation du cheptel. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 60 % des éleveurs marocains signalent des difficultés accrues à nourrir leurs bêtes en 2024, en raison des coûts élevés du fourrage et de la diminution des pâturages. Le gouvernement a récemment alloué une subvention de 1,2 milliard de dirhams pour soutenir les éleveurs.

L’expansion rapide des villes marocaines exerce une pression croissante sur les ressources hydriques. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a récemment publié un rapport soulignant que près de 35 % des pertes d’eau potable dans les grandes agglomérations sont dues à des fuites dans les réseaux.

Selon le ministère de l’Intérieur, les pertes liées au gaspillage domestique représentent jusqu’à 30 % des consommations urbaines, un chiffre alarmant qui nécessite des campagnes de sensibilisation nationales.  Face à ces enjeux climatiques et à une demande croissante en eau, le Maroc est à un tournant décisif. En agissant rapidement et efficacement, le pays peut bâtir une résilience durable et garantir un accès équitable à cette ressource vitale.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page