Le Venezuela, l’exemple à ne pas suivre?
Il fut un temps, pas si lointain, durant la seconde moitié du siècle dernier, où le Venezuela était appelé « la succursale du ciel » par tous ceux qui venus de partout, immigraient dans ce pays, pour y bien vivre et s’y enrichir même parfois. Pétrole, agriculture, pêche, pierres précieuses…
Ce pays regorgeait de ressources et d’opportunités. Le bolivar, la monnaie nationale, en vint à atteindre des côtes qui dépassaient le dollar et la plupart des devises étrangères. Avec ses richesses naturelles, ses magnifiques plages des Caraïbes, la gaité tropicale de ces habitants, c’était un vrai paradis…C’est devenu un enfer.
Comment un pays peut-il passer d’un extrême à un autre en quelques décennies ? Aujourd’hui, c’est la pénurie, l’exode, la délinquance généralisée, l’insécurité totale…L’invivable. Eh bien c’est relativement simple à expliquer. Dans l’abondance et l’euphorie des périodes fastes, il y eut des gens qui acquirent des fortunes démesurées. Quelques familles détenaient à elles seules, les trois quart du pays.
Cette situation fomenta des haines revanchardes de la part de ceux qui jalousaient ces fortunes. Des militaires notamment qui étaient les seuls à pouvoir tenter un coup d’état. Comme toujours dans ces cas-là. Un certain Chavez qui, sans être d’un grade élevé ni une lumière d’intelligence, invoqua l’esprit révolutionnaire de l’idéologie marxiste, s’inspirant de son voisin cubain, Fidel Castro, et de Simon Bolivar, le libérateur sud-américain du joug des nations étrangères.
C’est un coup d’état donc, qui permit à ce Chavez de prendre le pouvoir et copiant son mentor, Castro, se spécialisa dans de longs discours-fleuves à la télévision, pleins de lendemains qui chantent pour les plus pauvres des vénézuéliens. Malheureusement, ce n’étaient que paroles et grandes envolées démagogiques, et le pays commença sa lente mais sûre descende aux enfers.
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Inflation galopante, nationalisation à tout va, dévaluation vertigineuse du bolivar, et ainsi de suite jusqu’à la dégradation et la dégringolade intégrale de la nation. Mais Chavez continuait d’arranger les foules avec ses discours populistes qui enflammaient ses partisans et appauvrissaient la population. Jusqu’à ce qu’un cancer le rongea et l’emporta vers un autre monde où son âme risque de ne pas connaître la paix…
La relève fut prise par son bras droit, Nicolas Maduro, fidèle au modèle de son maître, et encore plus arrogant et cynique même. Sans préparation aucune, le voilà devenu président d’un pays dont il pille les richesses avec ses complices, tandis que son peuple vit dans une détresse épouvantable. On l’a vu récemment en Turquie, déguster des mets succulents dans un restaurant de luxe, et savourant un gros cigare, content de lui, pendant que le Venezuela crie famine et manque de tout, même de l’essentiel, comme la nourriture et les médicaments.
Tiendra-t-il comme Castro des décennies entières, indifférent et insensible à la réalité ? Un de ses opposants vient de mourir dans des circonstances étranges (suicide ou assassinat ?) et on parle d’intervention américaine. Le fait est que l’on constate, une fois de plus, comme ce fut le cas dans certains pays musulmans, lors du Printemps Arabe, que ces coups d’état ne mènent pas souvent à grand-chose, et même parfois à pire. Au chaos et à l’anarchie.
Heureusement, le Maroc, grâce à Dieu, n’est pas tombé dans ce piège, et il avance dans le progrès et la démocratie, doucement mais sûrement, et surtout dans la sérénité et la paix. Ce n’est peut-être pas encore le « Royaume enchanté » que certains voudraient voir surgir comme par miracle, mais c’est au moins un pays où il fait meilleur vivre que dans ces états qui se sont leurrés avec des révolutions qui n’apportent souvent que le malheur et la désolation.
H. B. PONS