« L’eau et le sacré » : thème de la 23è édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde

Sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette 23ème édition du Festival des musiques sacrées du monde, ayant pour thème ‘’L’eau et le sacré’’sera placée sous le signe de l’eau. Ce sera l’occasion pour sonder l’anagogie de l’eau et exhorter le monde à se réconcilier avec l’environnement et à se mobiliser pour l’avenir des générations futures.

Il suffit à l’homme d’être aspergé d’eau en surface pour que tout son être soit purifié en profondeur. L’eau sépare le pur de l’impur, entendue comme source de vie et d’inspiration irriguant, tour à tour, le corps et l’âme. Dès l’Antiquité, l’eau est estimée comme vitale et liturgique dans les cérémonies des anciens. D’elle où toute vie a pris forme, son  thème apparaît aussi bien à Babylone, qu’en Inde. Les fontaines de fécondité se retrouvent de l’Asie à la Perse, passant par la civilisation arabo-musulmane. Elle peut avaler pour mieux ressourcer. C’est le cas de Jonas, ressorti, chargé d’une nouvelle vie,au Déluge, d’où Noé est sauvé des eaux, fonde une nouvelle humanité.
« Tout sauf anodin, ce choix répond à la nécessité de sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques écologiques qui travaillent la planète et dont dépend le sort même de l’humanité », souligne Abderrafih Zouitene, président de la Fondation Esprit de Fès et du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, tout en rappelant l’enjeu primordial de l’eau mis en exergue lors de la COP 22 de Marrakech.

Zouitene a, en outre, mis en évidence l’histoire de Fès, première capitale du Maroc, choisie par Moulay Idriss pour l’abondance de ses ressources dont la médina allait abriter un système hydraulique ingénieux de savoir-faire.

Pour Alain Weber, directeur artistique du festival, « l’eau, impalpable commencement et véhicule de la vie, traverse l’espace-temps non sans irriguer les imaginaires ».

Il  a affirmé, par ailleurs, que cette édition propose de faire le lien entre l’origine de l’Homme et son devenir, qui semble compromis sans une prise de conscience de sa dépendance à l’environnement véritablement suivie d’effets.
Le programme musical de cette édition sera avant tout un hymne à la nature, au monde maritime et océanique, avec entre autres la symphonie flamenca Poeta du grand guitariste Vicente Amigo, la venue d’artistes des îles du Japon, de la Sardaigne ou de la Crète et un hommage aux grands fleuves du monde, artères vitales de notre planète, a-t-il fait savoir.

Après l’Inde, cette édition mettra à l’honneur la Chine qui présentera officiellement quelques-unes de ses grandes expressions millénaires.

Fort de son rayonnement et de sa vocation, le festival s’inscrit, depuis 1994, dans une mission universelle de paix et de rapprochement entre les peuples. Durant une dizaine de jours, diverses manifestations et soirées sont données dans tous les monuments et sites importants de la ville. Chaque année, le festival accueille une multitude d’artistes, qui viennent de tous les horizons et de toutes les cultures. Il  fut désigné en 2001 par l’ONU comme l’un des événements marquants contribuant au dialogue des civilisations.

Cet événement  rassemblera des artistes de notoriété internationale de tous les horizons, partageant la quête du sacré comme Eric Bibb, Javier Colina, Claire Zalamansky, MajdaAlroumi, LinglingYu, Marc Vella, José Miguel Carmona, Simon Elbaz, Souad Hassan, Yasmine Hamdan, ToumaniDiabate, Vicente Amigo, Fnair et bien d’autres.

 

Chaouki Oulkhir

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