L’économie mondiale crie au secours

Les bouleversements causés par le Covid-19 impactent lourdement la sécurité sanitaire et économique des pays. Les retombées économiques de la pandémie touchent, en premier lieu, les personnes fragiles et les populations qui vivent dans la précarité et la pauvreté. Selon la Banque Mondiale, ce nouveau virus pourrait provoquer une perte financière d’un montant de 3.000 MM$. Allons-nous atteindre le stade de la crise financière de 2008 ? Pourrions-nous faire face au pic de la pandémie ?

«Corona-crash» : les marchés financiers en repli

Des risques multiples pèsent sur différents secteurs à cause du nouveau coronavirus. Depuis son apparition, les marchés s’effondrent comme jamais, depuis 2008. Bourses, pétrole, tourisme… sont gravement touchés par cette épidémie, faisant chuter la croissance économique mondiale. D’après le spécialiste en questions économiques, Philippe Crevel, cette baisse «se nourrit des incertitudes concernant l’évolution de la pandémie et de ses effets sur l’offre ainsi que sur la demande…La baisse est également accentuée par l’échec des négociations entre la Russie et l’OPEP pour stabiliser les prix du pétrole».

Plusieurs experts et organismes internationaux affirment que le Covid-19 met l’économie mondiale en danger. Les restrictions à la circulation des biens et des services, et les mesures de réduction de la propagation de la pandémie (les fermetures d’usines, la suspension des vols et des imports/ exports,…), ont provoqué une crise sans précédent dans le monde, notamment au sein des grandes puissances économiques. En effet, la décision d’annuler les voyages d’affaires, les Salons du tourisme entre autres, pour raison de santé publique, montre que des mesures draconiennes touchent à tous les secteurs.

Lors de la réunion du G20 Finances à Ryad, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgiva a déclaré que «Le covid-19, une urgence sanitaire mondiale, a perturbé l’activité économique en Chine et pourrait mettre en péril la reprise mondiale». Pour sa part, Gita Gopinath, économiste en chef du FMI a alerté sur l’importance «d’empêcher qu’une crise temporaire ne nuise, de façon irrémédiable, à des personnes et des entreprises en raison de pertes d’emplois et de faillites». Face à la menace du coronavirus, tous les pays du monde se préparent et élargissent leurs dispositifs de surveillance. Ainsi, la quarantaine est imposée aux citoyens venant de pays considérés à risque.

Evolution du cours de pétrole à l’ère du Covid-19

La situation actuelle quant à la gestion de la pandémie peut avoir des répercussions économiques négatives, notamment sur la production du pétrole. Depuis l’apparition du virus, les cours ne cessent de baisser en Asie (le baril de Brent de la mer du Nord a atteint, le 16 mars 2020, -30 $). La pandémie a impacté également les relations entre les Pays de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole). Dernièrement, l’Arabie Saoudite a procédé à sa plus grande réduction depuis une vingtaine d’années. Les cours du pétrole se sont réduits à plus de 30% en Asie, ce qui représente la chute la plus rude depuis la guerre du Golfe de 1991. Par ailleurs, les Bourses mondiales ont également dégringolé. Le 13 mars 2020, les bourses européennes ont vécu une journée cauchemardesque malgré les mesures prises par les banques centrales (-10,15% à Paris, -10% à Francfort, Dow Jones -11,84%).

Rappelons que l’OPEP a tenu une réunion, le 6 mars 2020, à Vienne pour gérer la situation actuelle du marché pétrolier. Ce dernier est fortement affecté puisque, pour rappel, la Chine, où les effets sanitaires et économiques se sont fait sentir en premier, est le plus gros importateur de pétrole au monde, avec près de 14 millions de barils par jour, soit 14% de la consommation mondiale.

Le Covid-19 resserre l’étau sur les professionnels du secteur touristique

La propagation du nouveau coronavirus a engendré des annulations de voyages pénalisant fortement le secteur touristique, notamment en Europe, nouveau foyer épidémique, à ce jour. Selon le président de la République française, Emmanuel Macron, «L’Europe doit réagir fort et vite par la relance économique». Le secteur, mis à rude épreuve, pourrait subir une perte entre 30 et 50 MM$, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT). Une chose est sûre, c’est que si la pandémie perdure, les pertes des professionnels touristiques, cette année, vont lourdement peser sur leurs activités. L’institution onusienne table sur une décroissance de 1% à 3% au titre de l’année de 2020, alors qu’elle prévoyait une croissance de 3% à 4%, avant le début de la pandémie. Ces prévisions constituent les premières évaluations par l’institution de l’impact de la pandémie sur le tourisme mondial.

La fermeture des frontières : bonne ou mauvaise idée ?

La stabilisation géopolitique est remise en cause par la pandémie. Avec la fermeture des frontières et le confinement des plus grandes puissances, les relations internationales s’affolent. Les pays africains ont aussi fermé leurs frontières et suspendu toutes les liaisons aériennes et maritimes.

En Europe, le Président de la République française, Emmanuel Macron, a annoncé l’arrêt de tous les déplacements pendant au moins 15 jours, puis jusqu’au 15 avril, et les voyages entre les pays non européens et les pays de l’UE durant plus que 30 jours. De son côté, Donald Trump a interdit aux Européens d’entrer aux Etats-Unis pour 30 jours. Ces mesures censées endiguer la pandémie ont impacté négativement les grands marchés mondiaux. Pour le cas de la Chine, elle a réussi timidement à surmonter ces mesures draconiennes. La semaine du 9 au 15 mars, le pays a affirmé avoir «pratiquement jugulé» le coronavirus. Certes, ces mesures préventives vont endiguer la propagation de la pandémie, mais les perturbations des relations économiques et politiques entre les grandes puissances menacent de faire dérailler l’économie mondiale. Jusqu’à quand cet arrêt des activités économiques ? Les pertes financières vont-elles dépasser les pertes humaines ?

« L’ONU table sur une décroissance de 1% à 3% au titre de l’année 2020 »

Le coup de massue pour le transport aérien ?

Les premiers dégâts dans le transport aérien se font également ressentir. La panique générale et les mesures prises par les gouvernements ont conduit à la faillite, début mars, d’une importante compagnie aérienne européenne à bas prix, Flybe, et mènera probablement à d’autre cessations d’activités de compagnies qui étaient déjà fragilisées. Le site IATA annonçait, il y a quelques semaines, que la propagation de l’épidémie pourrait coûter jusqu’à 113 milliards de dollars de pertes. Une analyse de la société spécialisée Forwardkeys révélait que les réservations, en Europe, avaient déjà baissé de 23.7%, entre le 20 janvier et le 22 février. Fin février, la situation s’était aggravée puisque le nombre de réservations du monde vers l’Europe avait chuté de 79%. Mais à présent, depuis la fermeture des frontières successives et le confinement mondial notamment de l’Europe, le scénario pourrait être bien plus catastrophique et la situation s’aggrave au fur et à mesure que le virus se propage. La compagnie Alitalia avait, d’ores et déjà, publié un appel à manifestation d’intérêt pour son rachat, «les entreprises ou Fonds intéressés ont jusqu’au 18 mars pour exprimer leur intérêt pour la compagnie», en difficulté et qui accumule les pertes depuis des années. La compagnie Norwegian était, quant à elle, fortement fragilisée suite aux accidents mortels, en Ethiopie et en Indonésie, et pourrait éprouver davantage de difficultés à repasser au vert. A ce stade, plusieurs pays penchent vers la nationalisation de certaines compagnies, comme c’est le cas de Rome qui tente de sauver Alitalia de la faillite.

   

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