L’élection d’Emmanuel Macron donnera un coup de jeune à la France
L’élection du leader du mouvement En Marche, avec un score sans appel de plus de 65 pc des suffrages, est largement commentée par la presse française qui souligne que l’élection d’Emmanuel Macron en tant que président de la république donnera certainement un coup de jeune à la France.
Par ce vote, les Français ont exprimé leur rejet des tentations xénophobes et isolationnistes portées par l’extrême droite, estiment les quotidiens, rappelant l’engagement du président élu en faveur du projet européen.
« Les Français ont écarté les tentations xénophobes et isolationnistes. Ils ont dit non à une logique politique qui aurait conduit à instaurer des différences de traitement entre les habitants de notre pays en fonction de leur origine« , écrit La Croix, ajoutant qu’au bout de cette interminable campagne, c’est le candidat le plus engagé en faveur de la solidarité européenne qui l’a emporté.
« L’élection de Marine Le Pen aurait sans doute signifié la mort de l’Union européenne. Nos partenaires en ont eu très peur. Emmanuel Macron se trouve du coup dans une position favorable pour obtenir d’eux, et en particulier de l’Allemagne, un cap communautaire plus attentif aux inquiétudes sociales« , estime l’éditorialiste, considérant, en outre, que le prochain locataire de l’Elysée escompte du succès d’hier une dynamique telle que le nouveau pouvoir pourra disposer d’une majorité de députés à l’Assemblée nationale après les élections législatives du mois de juin.
« Ce matin, la France a un nouveau visage. Sur tous les écrans de la planète, sur les Unes des journaux du monde entier, le sourire presque juvénile d’Emmanuel Macron illustre l’issue de notre élection présidentielle« , relève, pour sa part, « Aujourd’hui en France« , faisant observer que ce dénouement était difficilement imaginable, il y a encore quelques mois.
Il s’agit du symbole d’une campagne à rebondissements qui a fait voler en éclats un à un les repères de la politique française, croit savoir l’éditorialiste, notant par ailleurs que « si, vue de l’étranger, la victoire du candidat d’En Marche ! va immanquablement donner un coup de jeune à notre pays, ici, ce sont déjà ses premiers actes qui sont scrutés » dont le choix de son Premier ministre.
« Dans l’ultime bataille, la République l’emporte. Ebranlée, fissurée, bousculée par un parti de l’intolérance qui a réuni jusqu’à 42 pc des intentions de vote durant la campagne, la France vient de signifier aux xénophobes – même s’ils restent forts, menaçants, actifs – qu’elle ne voulait pas d’eux« , écrit Libération, ajoutant qu’en fin de compte, une certaine idée de la liberté a résisté.
Il est ainsi démontré, grâce à ce vote, que l’ascension nationale-populiste est résistible, poursuit l’éditorialiste, notant que « dénouement paradoxal d’une campagne sans exemple : ce pays qu’on dit vieillissant, nostalgique, calfeutré, amer, vient de porter au pouvoir un homme de 39 ans sans passé politique, amoureux de l’Europe et fasciné par le grand large ».
Emmanuel Macron le doit à son talent, qui lui a permis de passer en revue ses concurrents blanchis sous le harnois et de laisser sur place tous les anciens partis, poursuit le journal, ajoutant qu’il a donc pour devoir impératif d’incarner les valeurs qui expliquent, plus que son programme, son insigne succès.
« Cette présidentielle restera vertigineuse à de multiples égards. A 39 ans, Emmanuel Macron devient le huitième président élu de la Ve République« , indique Le Monde, faisant observer que jamais visage aussi jeune ne s’était affiché à 20 heures sur les écrans de télévision français un soir de second tour.
« Légitimité précaire mais lourde responsabilité. Tel est le mandat du nouveau président de la République« , estime la publication, expliquant que son élection a des allures de dernière station avant le désert pour le camp des républicains.
« Le nouveau chef de l’Etat arrive à l’Elysée avec une obligation de succès, l’échec – notamment économique et social – de ses prédécesseurs étant le principal ferment du populisme en France« , poursuit l’auteur de l’article qui soutient que l’équation est complexe tant cette notion de « réussite » est difficile à cerner.
« En apparence, le triomphe est complet. Huitième président de la Ve République, Emmanuel Macron, auréolé de la gloire que lui vaut son écrasante victoire, peut espérer, à 39 ans, inscrire son nom à la suite des Kennedy, Giscard, Renzi, Trudeau, au panthéon des réformateurs dont la jeunesse, l’optimisme et le culot ont triomphé de tout« , affirme, quant à lui, Le Figaro, rappelant que parti de rien, inconnu du grand public il y a trois ans encore, sans appareil ni militants, il a renversé sur son passage amis et ennemis, concurrents et caciques, notables et novices.
Porté par le vent d’une audace sans pareille, la « bulle Macron », qui ne pouvait pas ne pas éclater, a bousculé les vieux partis, subjugué les médias, inventé de toutes pièces son électorat, poursuit l’éditorialiste, soutenant que Macron triomphe, certes, mais son élection de maréchal et les conditions extraordinaires de sa victoire ne sauraient faire oublier les hypothèques politiques qui pèsent encore sur sa situation.