L’élimination du travail des enfants exige l’adoption d’une approche centrée sur l’humain
L’adoption par la communauté internationale d’une approche centrée sur l’humain est essentielle pour éliminer le travail des enfants, a indiqué lundi à Durban (530 km de Pretoria) le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder.
S’exprimant lors de l’ouverture, au Centre de convention international Inkosi Albert Luthuli (ICC) à Durban, de la cinquième Conférence mondiale sur l’abolition du travail des enfants, M. Ryder a fait constater que «le travail des enfants a en fait augmenté pour la première fois depuis que nous avons commencé à le mesurer il y a 20 ans». Le travail des enfants augmente particulièrement dans la tranche d’âge de 5 à 11 ans, a-t-il précisé.
Il a, à cette occasion, réitéré l’appel à «sauver» les objectifs de développement durable (ODD), rappelant que ces objectifs sont conçus pour mettre fin à la pauvreté, à la faim, au sida et à la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
Les ODD, également connus sous le nom d’objectifs mondiaux, ont été adoptés par les Nations Unies en 2015 en tant qu’appel universel à l’action pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que d’ici 2030, tous jouissent de la paix et de la prospérité.
Le DG de l’OIT a de même révélé que la conférence se tient au bon endroit et au bon moment, arguant que l’Afrique est le continent d’où émergeront les solutions au défi mondial du travail des enfants. «L’engagement politique, les innovations politiques et l’action régionale coordonnée, face à des défis peut-être plus ardus que dans toute autre région, en sont la preuve. L’Afrique est un incubateur d’approches de lutte contre le travail des enfants dont le reste du monde peut bénéficier», a-t-il déclaré.
→ Lire aussi : Marché du travail au T1-2022: la note du HCP en 10 points clés
Il s’est aussi interrogé : «Allons-nous laisser les progrès contre le travail des enfants continuer à stagner, ou allons-nous mobiliser la volonté, les ressources et la vision nécessaires pour reprendre de l’élan et atteindre notre objectif commun ?», notant que la conférence est une occasion précieuse d’apporter des réponses claires à tas de questions.
M. Ryder a conclu en soulignant que le travail des enfants est une violation d’un droit humain fondamental et que notre objectif doit être que chaque enfant, partout, en soit exempt.
La cinquième Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants est la première à se tenir en Afrique et la dernière avant l’échéance de 2025 pour l’élimination du travail des enfants, fixée dans le cadre des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Elle est organisée pour évaluer les progrès réalisés vers l’éradication du travail des enfants, discuter des bonnes pratiques mises en œuvre par les différents acteurs à travers le monde et identifier les lacunes et les mesures urgentes nécessaires pour accélérer l’élimination du travail des enfants et du travail forcé.
La conférence s’appuie sur quatre conférences mondiales précédentes, tenues à Buenos Aires (2017), Brasilia (2013), La Haye (2010) et Oslo (1997).
La conférence se poursuit aujourd’hui avec une table ronde animée par le DG de l’OIT, le ministre sud-africain de l’Emploi et du Travail, Thulas Nxesi, le président du Conseil de coordination des syndicats d’Afrique australe (SATUCC), Zingiswa Losi et des experts dans les domaines de la chaîne d’approvisionnement, du développement et des études sur le travail des enfants.
Avec MAP