L’énergie verte, moteur d’une alliance stratégique entre le Maroc et le Royaume-Uni
Le Maroc se profile comme un acteur majeur dans la transition énergétique mondiale, avec une ambition de taille : porter à 52 % la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. Cette aspiration s’inscrit dans une stratégie globale qui attire l’attention d’investisseurs internationaux, notamment britanniques, alors que le Royaume-Uni, à la recherche de solutions durables à sa crise énergétique, voit dans le Maroc un partenaire stratégique.
Au cœur de la collaboration entre le Maroc et le Royaume-Uni se trouve le projet Xlinks, une initiative pharaonique orchestrée par Dave Lewis, ancien PDG de Tesco, dont l’ampleur est proprement stupéfiante.
L’objectif ? Transporter l’énergie solaire et éolienne, produite dans les provinces méridionales du Maroc, notamment la région de Tan-Tan, jusqu’au Royaume-Uni via un câble sous-marin d’une longueur sans précédent. Imaginez : 4000 kilomètres de câble électrique sous-marin, serpentant à travers les abysses pour relier directement le Maroc au Devon, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Une véritable prouesse technologique, qui, une fois achevée, pourvoira à 8% des besoins énergétiques britanniques, soit l’équivalent de l’alimentation électrique de près de 9 millions de foyers.
Ce projet, aussi ambitieux soit-il, transcende la simple dimension énergétique. Il s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe, où la coopération énergétique pourrait jouer un rôle catalyseur dans le renforcement des liens bilatéraux entre le Maroc et le Royaume-Uni. Certains observateurs perçoivent ce partenariat comme un prélude à une reconnaissance officielle, par Londres, de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Le projet Xlinks, en exploitant le potentiel énergétique considérable des provinces du Sud, contribue à leur intégration économique au sein du développement national marocain, une intégration qui se veut exemplaire et inclusive.
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Pour le Royaume-Uni, il représente une réponse pragmatique à sa crise énergétique, tout en cimentant une relation durable avec un partenaire stable et fiable en Afrique du Nord.
Le Maroc, déjà reconnu pour ses initiatives pionnières en matière d’énergie verte, notamment le complexe solaire Noor Ouarzazate, un véritable fleuron technologique, intensifie ses efforts pour doubler sa capacité de production d’énergie renouvelable dans ses régions du Sud, passant de 1,3 gigawatt à 2,7 gigawatts d’ici 2027, selon les estimations de Bloomberg. Cette progression fulgurante, confirmée par le Global Energy Monitor, témoigne de la détermination du Maroc à transformer son potentiel naturel en un moteur de développement durable et prospère. L’objectif de 52% d’énergies renouvelables, loin d’être utopique, apparaît de plus en plus crédible grâce à des investissements massifs et une gouvernance avisée.
Pour Dave Lewis et son équipe, Xlinks représente bien plus qu’un simple défi technique ; c’est une aventure entrepreneuriale et diplomatique de premier ordre. Négociant avec des investisseurs et les autorités énergétiques britanniques, ils tissent une véritable passerelle entre deux nations, unies par une ambition commune : une coopération énergétique exemplaire. Le Maroc, grâce à son expertise et ses ressources naturelles, se positionne comme un acteur incontournable pour répondre à la demande croissante d’énergie verte en Europe.
Au-delà de l’aspect purement énergétique, ce partenariat favorise le rôle stratégique des provinces du Sud marocain. Leur implication centrale dans ce projet pourrait renforcer la position du Maroc sur la scène internationale et inciter le Royaume-Uni à une reconnaissance formelle de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Une telle reconnaissance, attendue avec impatience par Rabat, serait perçue comme un soutien inestimable à la stabilité et au développement économique de cette région.
En reliant Tan-Tan à Devon, le câble sous-marin ne sera pas qu’un simple conduit d’électricité ; il symbolisera une alliance stratégique profonde entre deux nations, unies par une vision partagée de l’innovation, de la durabilité et d’une prospérité mutuelle. Alors que les travaux progressent, les attentes sont à leur comble, non seulement pour l’impact énergétique colossal du projet, mais aussi pour les perspectives diplomatiques qu’il pourrait ouvrir.
L’avenir s’annonce radieux, et l’on peut légitimement espérer que ce projet audacieux servira de modèle pour de futures collaborations internationales.