L’engagement royal, « clé de voûte » du succès de la politique africaine du Maroc
L’ancien ambassadeur tunisien, Mohamed Ibrahim Hsairi, attribue la réussite de la politique africaine du Maroc à l’engagement et à « l’action inlassable » de SM le Roi Mohammed VI, afin de mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs tracés.
« Il ne fait pas de doute que la clé de voûte de ce succès réside, essentiellement, dans la persévérance du Roi à garder un contact permanent avec l’Afrique, la constance de son discours incitatif en direction du continent et son action inlassable, afin de mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs tracés », écrit le diplomate tunisien dans une tribune publiée dans le magazine arabophone « Leaders ».
M. Hsairi, qui a exercé en tant qu’ambassadeur de la Tunisie dans plusieurs pays arabes et islamiques, ne s’étonne pas de voir le Maroc aspirer, ainsi, à devenir le premier investisseur dans le continent, grâce à « une approche complémentaire et cohésive des points de vue du discours, de l’action et des mécanismes déployés pour atteindre les objectifs escomptés ».
Au plan du discours, le diplomate tunisien met en exergue la démarche « pédagogique » suivie par SM le Roi pour « expliquer la vision politique africaine de son pays tant au peuple marocain qu’aux peuples du continent ».
L’auteur de l’article souligne que le Maroc ne considère pas l’Afrique comme « un marché pour vendre et écouler les produits marocains, ou un cadre pour le lucre rapide, mais plutôt comme un espace d’action commune pour le développement de la région, au service du citoyen africain ».
Sur le terrain, il signale que, depuis 1999, le Souverain a entrepris plus de 50 visites dans les pays du continent, tous couronnés de la signature d’accords de coopération et de programmes d’action commune, de l’inauguration ou du lancement de projets de développement humain et sociaux « ayant un impact direct sur les populations de ces pays ».
L’écrivain tunisien mentionne, également, « les gestes humanitaires royaux à l’endroit des subsahariens », notamment la régularisation, à partir de 2014, de la situation de migrants subsahariens établis au Maroc de manière illégale, en plus de la mise à profit des manifestations internationales organisées dans le Royaume pour défendre les causes du continent, comme ce fut le cas lors de la COP-22 à Marrakech.
Par ailleurs, l’ancien ambassadeur décrit comment le Maroc oeuvre pour faire de ses provinces sahariennes « une passerelle entre le sud et le nord », à la faveur de grands projets de développement devant les qualifier à jouer leur « rôle historique de trait d’union et de carrefour d’échange entre le Maroc et son prolongement africain, ainsi qu’avec les pays du Nord ».
Au volet économique, relève le diplomate tunisien, la stratégie du Royaume tend à stimuler « la complémentarité et l’intégration des économies des pays africains » à travers le lancement de grands projets, comme le gazoduc Nigeria-Europe via le Maroc.
Ce projet régional « structurant » et « à caractère stratégique », explique-t-il, est à même d’accélérer l’émergence d’une zone intégrée au niveau de l’Ouest et du Nord de l’Afrique, outre le fait d’aider les pays concernés à réaliser l’indépendance énergétique et à booster les projets d’électrification et les activités économiques et industrielles.
L’auteur de l’article souligne la poursuite des « conquêtes vertes » de l’Office chérifien des phosphates (OCP), qui « porte le rêve de la sécurité alimentaire en Afrique, via des partenariats de fertilisants produits localement ».
A ce propos, il cite, entre autres, la signature d’un accord entre le Maroc et l’Ethiopie, au cours d’une visite royale dans ce pays, portant sur la construction d’un complexe de production d’engrais agricoles destiné à rendre l’Ethiopie auto-suffisante en 2025.