L’envoyé de l’ONU au Sahara cherche à relancer le dialogue avec l’Algérie
Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, a effectué une visite à Alger pour tenter de désamorcer le conflit qui oppose le Maroc et le Polisario sur ce territoire disputé. Il a rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui a succédé à Sabri Boukadoum en mars dernier.
Selon la presse, qui cite des sources proches du dossier, De Mistura aurait insisté sur la nécessité de reprendre le processus politique sous l’égide de l’ONU pour trouver une solution pacifique et durable au Sahara. Il aurait également rappelé que l’Algérie, qui soutient le Polisario et accueille des milliers de réfugiés sahraouis, joue un rôle important dans ce dossier et qu’elle devrait participer aux tables rondes avec le Maroc, la Mauritanie et le Polisario.
L’Algérie qui refuse de s’asseoir à la même table a rejeté les deux dernières résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara, qui ont été adoptées par 13 de ses 15 membres et qui appellent à la reprise des négociations sans conditions préalables et à la coopération avec la mission onusienne au Sahara (MINURSO).
Depuis sa nomination en 2020, De Mistura tente de relancer le processus de paix, qui est au point mort depuis la démission de son prédécesseur Horst Köhler en 2019. Il a effectué plusieurs visites dans la région et rencontré les différentes parties prenantes. Mais ses efforts se heurtent à la résistance du Maroc, qui propose une autonomie sous sa souveraineté comme seule solution au conflit, et à la détermination du Polisario, qui revendique le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
La situation s’est aggravée en novembre 2020, lorsque le Maroc a lancé une opération militaire pour déloger des manifestants sahraouis qui bloquaient une route stratégique reliant le Sahara au reste de l’Afrique. Le Polisario a alors annoncé la fin du cessez-le-feu et repris les hostilités. Depuis lors, des accrochages sporadiques ont lieu le long du mur de sable construit par le Maroc pour séparer les zones qu’il contrôle des zones tenues par le Polisario.