Les autorités marocaines ont démantelé une partie d’un réseau de trafic international de voitures volées
Une enquête de plus de 10 ans, menée par la Brigade nationale de la police judiciaire, a mis au jour un vaste trafic de voitures volées et de falsification de documents à Tétouan, impliquant des fonctionnaires et des intermédiaires dans un réseau criminel international.
Les résultats de l’enquête sur un réseau international de trafic de voitures volées et de falsification de documents à Tétouan ont été finalement soumis à la justice par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), après plus de 10 ans d’investigations détaillées et minutieuses. Cette enquête, qui a duré une longue période, a mis au jour un réseau criminel complexe impliquant de nombreux acteurs, dont des fonctionnaires du centre d’immatriculation des véhicules de Tétouan et des intermédiaires opérant dans divers secteurs.
Le centre d’immatriculation des véhicules de cette ville, ainsi que certains de ses employés, se retrouvent au cœur de cette affaire de falsification et de trafic. En effet, selon les conclusions de l’enquête, ces individus auraient facilité la falsification des documents d’immatriculation de nombreux véhicules, contribuant ainsi à des opérations illégales de mise en circulation de voitures volées ou introduites illégalement sur le territoire marocain. Ces révélations ont permis aux enquêteurs d’identifier une série de complices, dont des commerçants et des intermédiaires, mais aussi d’autres fonctionnaires travaillant dans des administrations locales.
Un total de 22 personnes est désormais accusé de participation à ce vaste réseau criminel. Parmi les inculpés, se trouvent des employés du centre d’immatriculation de Tétouan, des entrepreneurs et des personnes ayant un passé judiciaire, ce qui souligne l’étendue et l’ancrage de ce réseau dans diverses couches de la société. Les charges retenues à leur encontre incluent la falsification et l’utilisation de documents falsifiés pour permettre l’immatriculation de véhicules, ce qui a contribué à l’écoulement de véhicules volés dans tout le pays.
Lire aussi : Arrestation à Casablanca d’un togolais recherché par Interpol
L’affaire, qui a débuté il y a plusieurs années, a pris de l’ampleur avec la saisie de plusieurs voitures de luxe dont les documents étaient falsifiés. Ces véhicules étaient principalement des voitures volées à l’étranger ou introduites illégalement au Maroc en provenance de Sebta. Les autorités ont pu ainsi démanteler une partie du réseau de trafic international de voitures volées, en identifiant notamment les fonctionnaires du centre d’immatriculation impliqués dans la falsification des documents de plus de 300 véhicules.
Les enquêteurs ont également mis en lumière un système complexe d’intermédiaires et de commerçants, ainsi que des complicités au sein d’autres administrations locales, dont les services douaniers et d’autres entités gouvernementales. Ce réseau étendu était capable de contourner les procédures légales et de manipuler les systèmes d’immatriculation pour rendre des véhicules volés et non homologués apparemment légaux.
L’affaire a été relancée en 2017, après qu’un rapport de la Cour des comptes sur le centre d’immatriculation de Tétouan ait révélé plusieurs irrégularités, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire. Cette inspection a mis au jour des complicités au sein du centre, entraînant une série d’arrestations et d’investigations qui ont permis de démanteler le premier réseau de trafic. Le chef de ce réseau a été arrêté, tandis que de nombreux complices sont toujours en fuite.
Malgré le temps écoulé depuis le début de l’affaire, cette dernière a marqué les esprits à Tétouan et dans les régions avoisinantes, en raison des personnalités bien connues dans cette zone du nord qui ont été citées dans le cadre de l’enquête. Cette affaire, qui a révélé des failles importantes dans le système d’immatriculation, continue de secouer l’opinion publique, surtout en raison de l’ampleur du trafic de voitures et de la complicité de fonctionnaires dans un cadre aussi sensible que celui de l’administration publique.