Les batailles de Jbel Baddou en 1933, une épopée glorieuse de la lutte nationale pour s’affranchir du joug colonial
Le peuple marocain, avec à sa tête la famille de la résistance et de l’armée de libération, célèbre, mardi, le 88è anniversaire des batailles de Jbel Baddou, menées par les fils de la province d’Errachidia en août 1933 contre les forces d’occupation françaises et considérées comme une épopée glorieuse de la lutte nationale pour s’affranchir du joug colonial.
A cette occasion, le Haut Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération souligne que ces batailles illustrent le courage et la bravoure des résistants qui ont farouchement combattu le colonisateur, dont les forces régulières affluaient des zones militaires installées à Tadla, Marrakech et Meknès.
Les combattants issus de toutes les tribus de Tafilalet, qui se sont rassemblés en masse, s’étaient retranchés dans les hauteurs et les grottes de Jbel Baddou et avaient réussi à tenir tête à une armée sophistiquée qui n’a pas cessé de les bombarder, ainsi que de les isoler et de les priver de tout appui logistique.
Le Haut Commissariat rappelle que les tribus et habitants de Tafilalet avaient bravement résisté depuis le début du 20ème siècle et fait montre d’un sens élevé de sacrifice pour repousser l’occupant, notamment en 1908 après que les forces coloniales ont procédé à l’implantation de leur premier camp dans le centre de Boudnib, qui servait de base pour le lancement de leurs attaques.
Cette région du Royaume a été ainsi le théâtre de plusieurs batailles, à commencer par celles de Boudnib (1908), d’Ifri (1914) et de Meski (1918), ainsi que les batailles de Tafilalet et d’autres qui se sont déroulées aux environs de Goulmima et à Tadighoust qui ont eu lieu au début des années 1930.
Face à l’incapacité d’étendre leur domination sur l’ensemble du territoire de la province, les autorités coloniales ont lancé, en août 1933, une vaste offensive marquée par de violents affrontements au cours desquels les résistants, issus des différentes tribus, ont fait preuve d’un sens élevé de patriotisme et d’une grande résistance et bravoure, réussissant ainsi à déstabiliser les rangs de l’armée française, bien supérieure en termes d’effectifs et d’artilleries.
A partir de fin juillet 1933, trois groupes militaires des forces coloniales ont reçu des instructions pour avancer vers Aghbalou N’Kerdous, avant de lancer, début août de la même année, des opérations visant à assiéger la région orientale du Haut-Atlas.
C’est ainsi que des affrontements violents ont éclaté à Jbel Baddou entre les troupes coloniales et les moujahidines, sous la houlette de braves héros connus pour leur expérience sur le terrain, dont Zaid Ouskounti, de la tribu des Ait Merghad, et Ali Outarmoune, de la Zaouia d’Assoul.
Grâce à leur forte détermination et à leur sens élevé de patriotisme, les combattants se sont organisés et ont bien resserré les rangs pour tenir tête aux forces coloniales qui encerclaient cette région, avant de se réfugier à Jbel Baddou, malgré les conditions climatiques difficiles.
Devant cette résistance farouche et bien organisée, des initiatives françaises pour la négociation avec les résistants ont été lancées, mais en vain. Après l’échec de ces tentatives, les forces d’occupation ont lancé une attaque contre les combattants, le 25 août 1933, qui a été farouchement repoussée per les résistants.
Le 26 août 1933, les combats se sont poursuivis avec acharnement, même après que les vivres des Moudjahidines se soient épuisés, suite du siège imposé à la région. Toutefois, la flamme de la résistance coloniale ne s’est pas éteinte, et les populations de la province d’Errachidia se sont engagées dans les rangs du mouvement national et de l’action armée au sein du mouvement de résistance armée et de l’Armée de libération.
La région d’Aghbalou N’Kerdous a joué un rôle primordial dans le rayonnement national, en particulier lorsque le colonisateur l’avait choisi au début des années 50, en tant qu’exil des leaders nationaux, parmi lesquels des signataires du manifeste de l’indépendance.
Le contact entre ces leaders et les fils de cette province a constitué une occasion pour élargir le rayonnement des idées et principes nationaux, ainsi que pour concrétiser l’esprit de lutte nationale qui a continué à se renforcer davantage avec la Révolution du Roi et du Peuple, survenue suite à l’exil de feu SM Mohammed V, héros de l’indépendance, de son compagnon de lutte, feu SM Hassan II, et de l’auguste Famille Royale, le 20 août 1953.
(Avec MAP)