Les cahiers fabriqués au Maroc gagnent en qualité et rivalisent avec ceux importés
Les industriels marocains de la production de cahiers locaux ont pris conscience de la nécessité d’innover pour concurrencer les fabricants étrangers. Pour cela, ils ont maintenu des prix bas et misé sur la qualité de leurs produits, n’ayant plus rien à envier aux cahiers importés.
Ces dernières années, les cahiers produits localement ont gagné en qualité et rivalisent désormais avec ceux importés de grandes enseignes telles que Conquérant, Calligraphe, Ancor, et Clairefontaine. Les opérateurs des imprimeries locales ont compris que pour rivaliser avec les cahiers importés, il faut proposer un produit avec un meilleur rapport qualité/prix.
Ainsi, les entreprises locales ont introduit des innovations technologiques, utilisé des matières premières de meilleure qualité et mis en place des processus de fabrication plus rigoureux pour offrir des cahiers avec un excellent ratio qualité/prix. Par exemple, un cahier de 24×32 cm, 140 pages grands carreaux et à spirale, importé d’Espagne, coûte 42 dirhams, tandis que le cahier marocain est proposé à 28 dirhams. Le produit local est donc le meilleur choix.
Lire aussi : Vers une exonération de la TVA sur les fournitures scolaires
Ce constat est le résultat d’un long processus instauré par le Royaume pour lutter contre l’importation massive de cahiers scolaires, notamment de Tunisie. Le bouclier commercial mis en place en janvier 2019 a permis de renforcer l’industrie locale en la protégeant par des droits de douane sur les produits importés.
Cependant, la classe socio-professionnelle aisée privilégie les cahiers importés, leurs enfants étant souvent scolarisés dans des missions étrangères ou de grandes écoles. Ce fait social pourrait s’expliquer par l’effet Veblen, où la demande d’un bien augmente en même temps que son prix. Cela s’appelle également l’effet de snobisme, qui est contraire à la pensée estimant la valeur d’un produit en fonction de son utilité et de sa rareté. Cela donne aux acheteurs le sentiment d’exclusivité. En fin de compte, plus un produit est inaccessible pour la masse, plus il crée l’envie chez l’acheteur fortuné cherchant à se démarquer du consommateur lambda.
Par ailleurs, trois nouvelles usines ont lancé la production de cahiers en 2023, permettant ainsi de renforcer la production locale, aujourd’hui estimée à 22 000 tonnes par an, couvrant ainsi la demande locale. Cette production accrue, adossée à la baisse du prix du papier à l’international, a permis de réduire le coût des cahiers marocains, renforçant leur compétitivité face aux produits importés.