Les consommateurs soulagés par l’arrêt des exportations vers l’Afrique
Les fruits et légumes sont devenus plus abordables pour les Marocains, qui ont vu les prix baisser de manière significative ces dernières semaines. Cette tendance s’explique par l’arrêt des exportations vers la Mauritanie et d’autres pays africains, qui ont imposé des taxes élevées sur les produits marocains.
Depuis le début de l’année, les Marocains ont dû faire face à une flambée des prix des fruits et légumes, qui a affecté leur pouvoir d’achat et leur qualité de vie. Certains produits, comme les tomates, les pommes de terre ou les oignons, ont vu leur prix augmenter de plus de 100% par rapport à l’année dernière.
Les autorités ont attribué cette situation à la spéculation, au monopole et à la mauvaise gestion des marchés de gros et de détail. Elles ont pris des mesures pour contrôler les prix, comme la fixation de plafonds, la distribution de subventions ou la saisie de stocks.
Mais selon les professionnels du secteur, la véritable cause de la hausse des prix est l’exportation massive des fruits et légumes vers la Mauritanie et d’autres pays africains, qui offraient des débouchés plus rentables que le marché local. Ces exportations se faisaient par la route, via le poste frontière d’El Guerguerate, situé dans la zone tampon du Sahara.
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Or, depuis le mois de décembre, les autorités mauritaniennes ont décidé de plus que doubler les droits de douane sur les légumes marocains, passant de 4% à 10%. Cette mesure a rendu les exportations moins attractives pour les producteurs et les commerçants marocains, qui ont préféré se tourner vers le marché intérieur.
La conséquence a été une augmentation de l’offre et une baisse de la demande, qui se sont traduites par une chute des prix. Les consommateurs marocains ont ainsi pu profiter de fruits et légumes plus accessibles et plus variés.
Abdel Razzaq Al-Shabi, président de l’Association des grossistes de fruits et légumes, a confirmé que l’arrêt des exportations vers l’Afrique était le principal facteur de la baisse des prix. Il a dénoncé les exportations déraisonnables, qui ont créé un déséquilibre entre l’offre et la demande, et qui ont privé les Marocains de leurs propres ressources. Il a appelé à une régulation du secteur, qui tienne compte des besoins du marché local et des intérêts des producteurs.
L’arrêt des exportations vers l’Afrique a donc eu un effet positif sur les prix des fruits et légumes au Maroc, mais il a aussi révélé les failles du système agricole, qui dépend trop des fluctuations des marchés extérieurs, et qui néglige la sécurité alimentaire et la souveraineté nationale.