Les déclarations sur l’interpellation de Navalny visent à détourner l’attention de la crise du modèle de développement libéral
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné lundi que les déclarations des Occidentaux suite à l’interpellation d’Alexei Navalny à son retour à Moscou visent à détourner l’attention de la crise qui mine le modèle de développement libéral.
Les Occidentaux cherchent en s’en prenant à la Russie « à détourner l’attention de la profonde crise qui mine le modèle de développement libéral », a affirmé Lavrov lors d’une conférence de presse.
L’opposant russe Alexeï Navalny a été interpellé à son arrivée dimanche à Moscou, après sa convalescence en Allemagne, plusieurs mois après son empoisonnement présumé.
Son arrestation a suscité des réactions en Europe comme aux Etats-Unis qui ont réclamé sa libération immédiate.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a demandé aux responsables étrangers de « respecter le droit international » et de « se mêler de leurs propres problèmes ».
Le FSIN, le service pénitencier russe, reproche à Navalny d’avoir violé des mesures de contrôle judiciaire en allant se faire soigner à l’étranger.
Le FSIN a indiqué que l’opposant resterait en détention jusqu’à une audience devant un tribunal dans un lieu et à une date encore indéterminés.
Le service pénitentiaire avait prévenu jeudi que M. Navalny serait arrêté à son retour pour avoir violé le contrôle judiciaire qui lui était imposé dans le cadre d’une peine de cinq ans de prison avec sursis pour détournements de fonds.
Il est aussi visé depuis fin décembre par une nouvelle enquête pour escroquerie, car suspecté d’avoir dépensé pour son usage personnel 356 millions de roubles (3,9 millions d’euros) de dons.
Alexeï Navalny était tombé dans le coma en août, alors qu’il revenait d’une tournée électorale en Sibérie. D’abord hospitalisé à Omsk, il avait finalement été évacué vers un hôpital en Allemagne.
M. Navalny, 44 ans, a été, selon des laboratoires occidentaux, empoisonné par un agent innervant de type Novitchok.
Moscou a confirmé avoir reçu des documents au sujet de M. Navalny de la part de l’Allemagne, mais assuré qu’ils « ne comportaient essentiellement rien » de ce que la Russie voulait.
( Avec MAP )