Les énergies solaires et éoliennes de Guelmim-Oued Noun vont éclairer le Royaume-Uni

Exploiter l’énergie solaire et éolienne du Sahara marocain pour fournir de l’électricité au Royaume-Uni et réduire les factures des propriétaires britanniques, telle est la vocation du projet  britannique X-links. Un projet d’envergure qui devrait mobiliser plus de 216 milliards de dirhams.

Il s’agit d’un plan spectaculaire qui vise à installer près de douze millions de panneaux solaires et 530 éoliennes sur une vaste étendue de désert au Maroc. 

L’objectif étant de transférer l’électricité générée au Royaume-Uni via le géant câble électrique sous-marin qui longera les côtes de l’Espagne et du Portugal. 

En effet, la société britannique Xlinks, pilotant le projet, a obtenu récemment l’autorisation de construire un immense panneau solaire et un parc éolien adjacent sur une étendue de terrain de 370 milles carrés dans la région marocaine de Guelmim-Oued Noun. Une région qui génère vingt pour cent de soleil de plus que l’Espagne et deux fois plus que le Royaume-Uni. Sachant que la levée des alizés au cours des après-midi et du soir, permettent un approvisionnement quasi constant en production d’énergie.

Un projet de 216 milliards de dirhams

Chiffré à plus de 216 milliards de dirhams, le programme Xlinex revêt une importance capitale, en raison de sa capacité à fournir de l’énergie pendant 20 heures par jour. Sachant qu’il permettra d’injecter jusqu’à 10,5 GW d’électricité dans le réseau du Royaume-Uni, ce qui est suffisant pour couvrir  8%  des besoins énergétiques de la Grande-Bretagne.

Une performance en mesure de substituer l’énergie solaire et éolienne aux énergies nucléaires, selon une source gouvernementale.

«Si vous pouvez garantir une énergie renouvelable pendant 20 heures par jour, cela devient presque comme le nucléaire. Vous l’allumez et vous avez de l’électricité. », a-t-elle déclaré.

 Voici donc ce qui converge avec la vocation de la start-up britannique Xlinks, qui vise, en effet, à démontrer que l’électricité produite dans le désert marocain, pour alimenter les foyers britanniques, sera plus rentable que l’énergie nucléaire.

 Sir Dave Lewis, ancien patron de Tesco, souligne, à cet égard, que le projet X-links envisage d’alimenter plus de sept millions de foyers d’ici 2030, ce qui entraînerait  des réductions considérables  des factures des ménages, selon une étude de la  société d’énergie Octopus, ayant investi dans le programme.

Pour rappel, l’approvisionnement du Royaume-Uni en électricité s’effectue à l’aide d’un système de quatre câbles sous-marins HVDC de 3800 km chacun, susceptibles de transférer l’électricité stockée dans une énorme usine de batteries et qui devront traverser l’Espagne, le Portugal et la France  avant de débarquer dans le village d’Alverdiscott, dans le nord du Devon, où elle sera introduite dans le réseau électrique britannique.

Un projet 10.000 emplois

Certes, le projet se veut ambitieux et d’une grande utilité économique pour les 2 pays, sachant qu’il permettra la création de près de 10.000 emplois ,au Maroc, dont 2.000 permanents et consolidera le rôle du royaume en tant que leader régional et mondial dans le domaine de la transition énergétique. Néanmoins, ce programme continue toujours de faire planer les doutes quant à son efficacité.

En effet, le gouvernement britannique s’inquiète encore des déperditions d’énergie possibles lors du transfert de l’électricité entre les deux royaumes. Chose susceptible de la  rendre moins compétitive que celle produite dans une centrale nucléaire. Des inquiétudes ayant été soutenues par certains certains experts, interrogés par Telquel, qui déploraient la faiblesse du taux d’intégration locale ainsi que celui du transfert de technologie. Certains d’entre eux faisaient même remarquer un taux de déperdition de 12 % durant le transfert électrique.

En dépit de toutes ces inquiétudes, la société britannique se montre toujours rassurante et prévoit la mise en service de la première ligne d’interconnexion électrique entre les deux royaumes en 2027.

 

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