Les États-Unis font le point sur la situation politique au Sénégal lors d’une conversation téléphonique
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a eu une conversation téléphonique avec le dirigeant sénégalais Macky Sall pour discuter de la situation politique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest après plusieurs jours de troubles qui ont suivi la condamnation de la personnalité politique Ousmane Sonko.
La conversation, note l’agence de presse publique sénégalaise APS, a eu lieu mercredi. Le Sénégal a été secoué par plusieurs jours de troubles au cours desquels au moins 16 personnes ont été tuées, selon un décompte public.
Les autorités ont déclaré que 500 personnes avaient été arrêtées en lien avec les manifestations. « J’ai parlé au président Macky Sall au téléphone aujourd’hui. Nous avons discuté de la situation politique au Sénégal », a lui-même déclaré A. Blinken sur Twitter. Le chef de la diplomatie américaine, selon l’APS a présenté ses « condoléances pour les personnes tuées lors des récents troubles ». Il a également « réitéré son soutien au peuple sénégalais et aux valeurs démocratiques ».
Les manifestations ont éclaté dans plusieurs villes dont la capitale Dakar le 1er juin après la condamnation de Sonko, candidat à la présidence des élections de février 2024, à deux ans de prison pour « corruption de jeunes dans une affaire de viol » impliquant une jeune femme âgée de moins de 21.
Sall, lors d’un conseil des ministres tenu aussi mercredi, a ordonné une enquête sur les affrontements. Il a aussi, selon son administration, « réitéré son ouverture au dialogue et à la concertation avec toutes les forces vives de la nation dans le respect de l’Etat de droit et de notre intérêt commun à vivre ensemble dans la paix, la stabilité et la solidarité ».
Le dirigeant sénégalais a lancé le 31 mai une initiative de dialogue national censée apaiser les tensions politiques dans le pays, mais rejetée par une partie de l’opposition, dont Sonko.
Ses détracteurs l’accusent d’être responsable de la crise en raison de son projet de briguer un troisième mandat. On craint qu’il n’envisage d’amender la Constitution. Il n’a pas encore dévoilé son intention.