Les États-Unis, première destination des investissements malgré la baisse des afflux de capitaux
Les États-Unis ont été la première destination des entreprises cherchant à se développer à l’international l’année dernière, bien que l’afflux de capitaux à reculé dans un contexte d’incertitude croissante. Les investissements directs étrangers aux États-Unis ont chuté à 285 milliards de dollars en 2022 contre 388 milliards de dollars une année auparavant, principalement en raison d’une forte baisse des achats étrangers d’entreprises américaines, selon les données des Nations Unies publiées mercredi.
Les États-Unis pourraient réaliser de nouveaux gains dans un avenir proche, car les entreprises étrangères profitent de la loi sur la réduction de l’inflation, qui offre des subventions pour investir dans des projets d’énergie renouvelable. À l’échelle mondiale, les nouveaux investissements à l’étranger des entreprises ont chuté de 12% par rapport à 2021 pour s’établir à 1,3 trillion de dollars, et il est peu probable qu’ils rebondissent fortement cette année étant donné que les dirigeants sont « incertains et averses au risque« , a noté l’ONU.
L’année dernière est la pire pour les investissements étrangers depuis 2009, à l’exception de 2020, dans le contexte de la pandémie du Covid-19. Pourtant, la baisse a été inférieure à ce que l’ONU craignait compte tenu de l’ampleur des incertitudes économiques auxquelles sont confrontées les entreprises, notamment les effets persistants de la crise sanitaire, la flambée des prix des aliments et de l’énergie et la rivalité économique entre les États-Unis et la Chine. « Les perspectives d’investissement international semblaient extrêmement sombres l’année dernière« , a déclaré Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). « En fin de compte, les flux d’investissement internationaux ont souffert, mais se sont révélés plus résistants que prévu« , a-t-elle relevé.
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Les économies développées ont enregistré une baisse de 37% des flux d’investissement. L’Union européenne a notamment connu une diminution importante des investissements étrangers. Hors Luxembourg, l’ONU a indiqué que les nouveaux investissements dans l’UE étaient passés de 127 milliards de dollars à 197 milliards de dollars. Bien qu’elle soit encore loin derrière les États-Unis, la Chine a enregistré son afflux le plus élevé jamais enregistré à 189 milliards de dollars, soit une augmentation de 5%. Une grande partie de cette augmentation est venue des entreprises européennes.
L’ONU a relevé qu’un nombre croissant de pays filtrent les investissements étrangers pour détecter les menaces potentielles à la sécurité nationale dans un nombre croissant de secteurs. D’autres signes indiquent que certains gouvernements sont devenus plus méfiants à l’égard des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui ont été créées au cours des dernières décennies alors que les entreprises répartissaient leur production entre plusieurs pays, souvent à la recherche de salaires plus bas ou d’autres économies de coûts.
L’ONU a déclaré que les investissements dans les industries « qui font face à des pressions de restructuration de la chaîne d’approvisionnement » ont augmenté à la fois en valeur et en nombre, à contre-courant de la tendance mondiale. Les Nations Unies ont noté que trois des cinq plus grands projets d’investissement annoncés concernaient les semi-conducteurs.
Les économies en développement dans leur ensemble ont accaparé une part record des flux d’investissement totaux, avec une hausse de 4% pour atteindre 916 milliards de dollars. L’Amérique latine et les Caraïbes ont enregistré la plus forte augmentation, avec un bond de 51% à 208 milliards de dollars, reflétant une forte demande de matières premières et de minéraux essentiels. En revanche, la Russie a perdu 19 milliards de dollars d’investissements étrangers lorsque les entreprises se sont retirées du pays après le début de la guerre en Ukraine.
Avec MAP