Les Etats-Unis sanctionnent un ministre iranien accusé de censurer l’accès au réseau internet
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions, vendredi, contre Azari Jahromi, ministre iranien des Technologies de l’information et de la communication, accusé d’avoir contribué à censurer l’accès au réseau Internet en Iran sur fond des manifestations qui ont secoué le pays ces derniers jours.
« Les dirigeants iraniens savent qu’un internet libre et ouvert dévoile leur illégitimité, ils cherchent donc à censurer l’accès à internet pour étouffer les manifestations anti-régime », a déclaré dans un communiqué le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Selon lui, le ministre iranien a été sanctionné pour sa responsabilité dans la restriction de « l’accès à internet, y compris des applications populaires de messagerie qui aident des dizaines de millions d’Iraniens à rester connectés les uns aux autres et avec le monde extérieur ».
« Alors que les dirigeants du régime iranien conservent un accès à Internet et à des comptes de médias sociaux pour eux-mêmes et leurs proches, ils privent leur peuple de ces outils de base d’expression et de communication », a estimé, pour sa part, le secrétaire d’Etat Michael Pompeo, dans un communiqué distinct.
« Cette hypocrisie soutient simultanément une mafia religieuse corrompue et opprime le peuple iranien », a-t-il ajouté, notant qu' »aucun pays ou entreprise ne doit permettre la censure du régime ou des violations des droits de l’homme ».
Le secrétaire d’Etat a réaffirmé la détermination de Washington à soutenir « le peuple iranien dans sa lutte contre un régime oppressif qui le réduit au silence tout en arrêtant et assassinant des manifestants ». « Tandis que le régime iranien cherchera à protéger les agresseurs du peuple iranien et à cacher leurs actes horribles, les États-Unis exposeront ces auteurs et enregistreront leurs actes honteux pour l’histoire », a ajouté le chef de la diplomatie américaine.
L’Iran est en proie depuis vendredi dernier à une vague de manifestations suite à l’annonce par le gouvernement d’une réforme du mode de subvention de l’essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s’accompagnant, en pleine crise économique, d’une très forte hausse du prix à la pompe.
Des dizaines de villes d’Iran, des plus grandes agglomérations à des chefs-lieux de canton, ont été touchées par les manifestations ayant rapidement dégénéré en émeutes.