Les exportateurs dénoncent les mesures « désastreuses » du PLF 2020
Dans un communiqué diffusé par l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), les exportateurs marocains dénoncent les mesures jugées « désastreuses » du PLF 2020, suite à un comité de crise, réuni la fin du mois dernier, au siège de l’association. Il s’agit principalement de l’annulation de l’exonération sur le chiffre d’affaires à l’exportation durant les premiers cinq exercices. En réaction, le comité de crise reconfirme que « le projet de Loi de Finances 2020 présente, effectivement, des risques majeurs pour le devenir des exportations nationales ».
Au moment où les exportateurs s’attendaient à la mise en œuvre des incitations fiscales remises à Monsieur le Ministre des Finances, lors des Assises sur la Fiscalité, placées sous le thème de l’équité fiscale, ils se retrouvent, d’une manière inéquitable, face à l’annulation unilatérale du seul avantage dont ils bénéficiaient.
Pour les exportateurs, cette exonération « ne faisait que compenser les surcoûts de facteurs de production et contribuait à faire face à la vive concurrence sur les marchés internationaux ». Par ailleurs, l’ASMEX s’inquiète de «la rupture de la confiance dans le partenariat public-privé pour l’environnement des affaires au Maroc».
Pour clarification des dites mesures, les entreprises ayant achevé la première opération d’exportation avant début janvier 2020, continueront de profiter de l’exonération sur le CA à l’export durant 5 années encore. En outre, les entreprises exportatrices bénéficieront d’une baisse de l’IS, passant de 31% à 28%. Dans cette même configuration, les sociétés labellisées CFC (Casablanca Finance City) profiteront d’une baisse de l’IS de 31% à 15% pour contrebalancer la hausse de 8,75% à 15% sur le CA à l’export, sachant que la plupart de ces entreprises ont un CA à l’export qui ne dépasse pas 60% du CA global.
Par ailleurs, le comité de crise a demandé d’engager des examens et des études approfondies, dans le cadre d’une concertation avec les exportateurs, pour « aboutir à des solutions qui ne gêneraient pas le Maroc vis-à-vis de ses partenaires internationaux, mais qui permettraient d’abord de préserver les emplois nécessaires aux équilibres sociaux et les parts des marchés du Maroc à l’international ».
L’ASMEX a affirmé, aux Messieurs les Ministres en charge des Finances et du Commerce, sa disposition « immédiate », pour lancer les travaux de ces études et examens approfondis et prendre les décisions qui s’imposent pour régler cette situation qui, selon l’association, menace sérieusement l’investissement et l’exportation à partir de 2020.