Les exportations marocaines perdent des millions à cause des réseaux clandestins

Des escroqueries orchestrées par des réseaux bien établis siphonnent des millions en manipulant les prix d’exportation marocains, provoquant des pertes colossales pour l’État et exacerbant le déficit commercial.

Un réseau sophistiqué, en connivence avec des investisseurs marocains fortunés, orchestre le transfert de fonds à l’étranger à travers des opérations d’exportation en manipulant les prix réels des marchandises vendues à des entreprises étrangères. Les responsables des usines et les entreprises étrangères s’entendent sur un prix spécifique, tandis que les douanes sont informées d’un prix inférieur. L’entreprise étrangère verse alors la différence entre le prix réel et le prix déclaré sur des comptes bancaires situés en Asie, au Moyen-Orient ou en Europe.

Les bénéfices issus de ces pratiques frauduleuses atteignent des millions de dirhams et sont utilisés pour acquérir des biens immobiliers et des propriétés à l’étranger. Ces fonds sont également investis dans l’achat de matières premières ou de produits semi-finis à des prix inférieurs à ceux pratiqués au Maroc.

À l’arrivée de ces produits au port, les prix sont une nouvelle fois ajustés pour éviter les droits de douane et les taxes. Une fois utilisés dans leurs activités industrielles, ces produits sont réexportés, générant des bénéfices colossaux, tandis que l’État subit d’importantes pertes. Ce type de détournement représente un véritable siphonage des devises fortes pour le pays.

Les plaintes ont révélé que certains gestionnaires d’entreprises détournent des fonds par le biais des contrats d’exportation en transférant une part significative de la valeur financière vers des comptes étrangers. Bien que la législation exige des banques qu’elles surveillent le financement complet des transactions, ces manipulations échappent souvent au contrôle.

Selon des informations relayées par les médias, les détournements vont au-delà de cette pratique. Les personnes impliquées exploitent le volume élevé et la diversité des produits exportés pour contourner les exigences légales, qui stipulent que les fonds des transactions doivent être déposés dans les comptes des entreprises au Maroc dans un délai de deux ans. En raison de la taille et de la diversité des transactions, une faible partie des bénéfices revient au Maroc, tandis que la majeure partie des revenus est utilisée pour des investissements immobiliers et des projets à l’étranger.

Ces pratiques ont provoqué des pertes importantes pour l’État et aggravent le déficit commercial. Les transactions effectuées par ces individus bénéficient de privilèges financiers et d’exemptions douanières et fiscales dans le cadre de la politique de soutien à l’exportation. La loi exige un permis des douanes et une supervision bancaire pour toutes les transactions d’exportation, afin de garantir le paiement complet par l’entreprise étrangère et d’éviter les manipulations ou le détournement de devises. Cependant, les personnes impliquées, en collusion avec des entreprises étrangères, réalisent seulement 60 % de la valeur de la transaction sous la supervision bancaire, tandis que le solde est versé en « nuit » sur des comptes étrangers.

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