Les glaciers suisses continuent de fondre à un rythme inquiétant
Les glaciers suisses ont continué à fondre cette année à un rythme inquiétant, et l’accumulation de neige sur le plus grand glacier des Alpes n’a jamais été aussi faible, met en garde une étude publiée vendredi.
Au total, les glaciers suisses ont perdu 2% de leur volume cette année, selon l’étude annuelle publiée par l’Académie suisse des sciences.
C’est en ligne avec la moyenne de ces 10 dernière années, mais ces chiffres sont quand même « très inquiétants », a expliqué à l’AFP l’auteur du rapport Matthias Huss, en charge du réseau de surveillance des glaciers GLAMOS.
« Ces chiffres sont un peu plus faibles que ces trois dernières années, quand nous avions des températures extrêmement élevées, mais quand même les glaciers ont perdu beaucoup de masse », souligne le scientifique.
Sur les 60 dernières années, les glaciers suisses ont perdu autant d’eau qu’il y en a dans le lac de Constance, une étendue d’eau de 63 kilomètres de long sur la frontière austro-germano-suisse, insiste le rapport.
L’une des mesures les plus inquiétantes concerne l’Aletsch, le plus imposant glacier des Alpes.
Depuis un peu plus de cent ans que les mesures sont faites, « cette année marque la plus faible accumulation de neige jamais » enregistrée, souligne M. Huss.
Les mesures sont prises à 3.466 mètres d’altitude, et il y a donc toujours de la neige.
« Il fait froid là haut, mais il y a peu de neige qui s’est accumulée même à cette altitude, et bien sûr c’est mauvais signe pour le plus grand glacier des Alpes », a-t-il ajouté.
Le glacier, qui s’étend sur 86 km2 dans les Alpes suisses, est estimé à 11 milliards de tonnes de glace, mais il a vu son front reculer d’environ 1 km depuis le début du siècle.
L’Aletsch est le plus imposant des plus de 4.000 glaciers alpins.
Une étude de l’université ETH de Zürich indiquait que 95% de ces majestueuses masses de glace auront disparu d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre n’étaient pas maîtrisées.
Deux tiers des glaciers disparaîtraient même dans l’éventualité du respect de l’accord de Paris sur le climat, selon cette étude.
« Mais au moins, il nous resterait des glaciers à admirer », note Matthias Huss.
( Avec AFP )