Les greffiers paralysent les tribunaux avec une grève de cinq jours
Les greffiers ont plusieurs revendications principales qui motivent leurs mouvements de grève et de protestation notamment l’amélioration des conditions de travail, la revalorisation des salaires, l’indemnité de rendement, l’organisation régulière de concours professionnels pour permettre des avancements de carrière basés sur le mérite et les compétences…
Le secteur de justice sera paralysé avec les greffiers qui ont décidé de poursuivre leurs protestations en approuvant une nouvelle grève nationale de cinq jours. Ainsi, les tribunaux seront de nouveau paralysés immédiatement après le jour férié célébrant l’anniversaire du Prophète. La Fédération nationale du secteur judiciaire, affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc, a décidé de mettre en œuvre la décision du Conseil national de poursuivre la lutte. Cette grève affectera l’administration centrale ainsi que les différents tribunaux du Royaume, les centres judiciaires, les sous-répertoires et les centres de préservation et d’archives.
Les greffiers justifient leur mouvement par ce qu’ils décrivent comme une ignorance de leurs demandes et l’absence d’une vision claire de la part du gouvernement. Ils réclament une modification de leur statut et appellent le gouvernement à répondre de toute urgence à leurs demandes légitimes et justes. Selon eux, cela représente la meilleure solution pour éviter des tensions persistantes et leurs répercussions sur le système judiciaire.
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La grève nationale dans le secteur de la justice est prévue pour les mercredi et jeudi 18 et 19 septembre, ainsi que les mardi, mercredi et jeudi 24, 25 et 26 septembre 2024, selon un communiqué publié par le syndicat. Cette escalade intervient après une réunion extraordinaire tenue dimanche dernier par le Bureau National de l’Université Nationale du Secteur de la Justice. Lors de cette réunion, il a été décidé d’activer la décision du Conseil National de poursuivre la lutte face à l’absence de toute vision claire du gouvernement concernant les revendications des employés du secteur. Les greffiers cherchent à éviter les répercussions de la congestion, surtout après les grèves qui ont marqué le secteur pendant près de six mois.
Le Bureau National de la Fédération Nationale du Secteur Judiciaire a déclaré que le gouvernement n’a pas encore pris de mesures positives susceptibles de rassurer les employés du secteur, malgré le temps écoulé pour étudier leurs revendications justes et légitimes. La Fédération Nationale de Justice, à travers son bureau national, a réaffirmé son adhésion à la modification du statut de l’Autorité d’Enregistrement et à la modification du décret du compte spécial. Ces modifications visent à obtenir la motivation et l’immunisation des employés, de manière équitable pour les ingénieurs du secteur, conformément à une note de service adressée au Ministre de la Justice depuis le 2 mai 2024.
Le rejet de la réforme de justice par les avocats
En parallèle, les avocats ont également exprimé leur mécontentement face à la réforme de la justice proposée par le gouvernement. Ils estiment que cette réforme ne répond pas aux besoins réels du système judiciaire et qu’elle risque d’aggraver les dysfonctionnements existants. Les avocats critiquent notamment le manque de consultation et de dialogue avec les professionnels du secteur avant l’élaboration de la réforme.
Les avocats ont organisé plusieurs manifestations et grèves pour exprimer leur opposition à cette réforme. Ils demandent une révision complète du projet de réforme, en prenant en compte leurs propositions et suggestions. Selon eux, une réforme efficace doit inclure des mesures pour améliorer les conditions de travail des avocats, renforcer l’indépendance de la justice et garantir une meilleure accessibilité des citoyens aux services judiciaires.
Le rejet de la réforme par les avocats et les greffiers souligne les tensions au sein du système judiciaire marocain. Les professionnels du secteur appellent le gouvernement à ouvrir un dialogue constructif et à prendre en compte leurs revendications pour éviter une paralysie prolongée des tribunaux et assurer le bon fonctionnement de la justice au Maroc.