Les infirmiers et les techniciens de santé haussent le ton contre « des réformes précaires »
À l’heure où les étudiants en médecine ont suspendu leur mouvement de protestation, à la suite de l’accord conclu avec les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur, ce sont désormais les infirmiers, les étudiants et les diplômés des instituts de formation paramédicale qui montent au créneau. Ces derniers ont organisé, samedi 16 novembre, un sit-in national devant le parlement pour protester contre la privatisation du secteur et dénoncer des réformes qu’ils qualifient de « précaires » et qu’ils jugent menaçantes pour leurs acquis professionnels.
La ville de Rabat a été, samedi 16 novembre, le théâtre d’une mobilisation nationale menée par les infirmiers, les étudiants et les diplômés des instituts de formation en soins infirmiers et techniques de santé. Ces derniers ont tenu un sit-in de protestation devant le siège du parlement. Une façon de faire entendre leur voix et exprimer leur indignation face aux modifications introduites dans la loi régissant leur statut dans le cadre de la réforme du secteur de la santé. Une réforme qui favorise, selon eux, la privatisation du secteur. Chose qu’ils considèrent comme une « réelle menace » pour leurs acquis professionnels.
Dans ce sens, les manifestants ont appelé au maintien du statut de fonctionnaire public tout en réclamant l’abrogation des modifications, liées à la loi-cadre 22.08, qui visent leur transfert vers le système des « groupements sanitaires territoriaux ». Une mesure qui, selon eux, mettrait en péril la centralisation des salaires et les postes budgétaires dédiés.
Les infirmiers et les diplômés des instituts de formation paramédicale ont, par ailleurs, protesté contre les contrats précaires. Dans ce sens, ils ont vivement dénoncé l’article 19 de la loi 09.22 prévoyant l’emploi sous contrat à durée déterminée. Chose qu’ils jugent déstabilisante pour leur avenir professionnel.
Comme ils ont pointé du doigt le manque de postes disponibles dans le secteur de la santé, soulignant que cette situation entraîne un taux de chômage élevé. Dans ce sens, les protestants ont réclamé la création davantage de postes d’emplois. Mais pas que, il ont également, appelé à la nécessité d’améliorer la qualité de formation dispensée. Comme ils ont revendiqué la reprise du paiement des indemnités pour les stages hospitaliers.
Ce sit-in national, organisé à la suite de l’appel lancé par la Coordination nationale des diplômés des instituts supérieurs des métiers infirmiers et des techniciens de la santé, pourrait être suivi par d’autres actions de protestation si les revendications ne sont pas prises en compte. C’est d’ailleurs ce qu’ont annoncé les manifestants qui appellent à des réformes structurelles à même de préserver les droits des professionnels du secteur de la santé et d’améliorer leur condition de travail.