Les institutions supérieures de contrôle appelées à mobiliser les efforts pour protéger l’environnement
Les institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) sont appelées, plus que jamais, à « jouer un rôle fondamental dans la mobilisation des efforts en vue de protéger l’environnement« , a souligné, mardi à Rabat, le Premier Président de la Cour des Comptes, Zineb El Adaoui.
Dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques, la pollution et la surexploitation des ressources naturelles, les INTOSAI doivent jouer un rôle fondamental dans la mobilisation des efforts de tous les intervenants, adopter des politiques et solutions innovantes et mobiliser des ressources et moyens exceptionnels pour faire face à cette situation, a indiqué Mme El Adaoui à l’ouverture de la 19ème réunion du comité de pilotage du Groupe de travail sur l’audit environnemental l’INTOSAI.
Ces institutions supérieures de contrôle, qui disposent de hautes compétences et expertises en matière d’audit et d’évaluation des politiques publiques, peuvent aider les gouvernements à identifier et à observer les risques liés à l’environnement ainsi que les lacunes entachant les solutions adoptées, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé, à cette occasion, que la Cour des comptes place depuis des années la question environnementale parmi ses priorités en matière de contrôle et d’audit, affirmant que cette volonté a été confortée par l’inscription du suivi et reporting de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) parmi les principaux points du plan stratégique des juridictions financières pour la période 2022-2026.
Elle a également passé en revue les différentes réalisations de la Cour en matière d’évaluation des questions environnementales relatives entre autres à la stratégie de l’eau, aux énergies renouvelables, à la gestion des déchets solides, à l’assainissement liquide, aux parcs nationaux, à la pêche maritime et à l’urbanisme.
Sur le plan international, la Cour des comptes accorde une importance capitale à la coopération bilatérale et multilatérale en vue de renforcer les échanges d’expériences et d’expertises entre les différentes institutions et développer les compétences des auditeurs, le but étant de se doter des outils nécessaires pour relever les défis liés au contrôle environnemental.
Depuis son adhésion à l’INTOSAI en 2007, la Cour des comptes est un membre actif au sein de cette organisation à travers le partage de connaissances et du savoir cumulés en matière d’évaluation environnementale et la participation aux travaux de recherche pouvant enrichir son action, a fait savoir Mme El Adaoui. La Cour avait présidé des sous-commissions s’intéressant aux thématiques liées à la gestion et l’usage des sols du point de vue environnemental (Plan d’action 2011-2013), aux énergies renouvelables (Plan d’action 2014-2016) et la gestion des eaux usées (2017-2019), a-t-elle enchaîné.
La Cour, qui préside actuellement la Commission du contrôle des ODD de l’Organisation arabe des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ARABOSAI), a organisé des formations en faveur des auditeurs de cette organisation sur des sujets relatifs à la biodiversité, à la lutte contre la corruption en matière de l’environnement et à l’évaluation des ODD, selon Mme El Adaoui.
Pour sa part, Bruno Dantas Nascimento, ministre-président de la Cour des comptes fédérale du Brésil, a souligné l’importance d’une stratégie fondée sur une bonne communication des informations fiables pour véhiculer des messages importants et forts au-delà de la communauté des auditeurs, en vue d’influencer les décideurs politiques pour améliorer la gouvernance environnementale.
« Le groupe de travail en audit environnemental (WGEA) est le groupe qui a le plus grand potentiel pour faire entendre la voix des institutions de contrôle au niveau mondial », a-t-il dit, ajoutant que cette organisation mondiale s’assigne pour objectif de sensibiliser les gouvernements aux enjeux liées aux changements climatiques et leur impact sur l’environnement.
« Par le biais d’audits indépendants et de qualité, les gouvernements peuvent mettre en place des politiques publiques conformes aux conventions internationales » relatives au climat, a assuré M. Dantas Nascimento, également Président du Comité directeur de l’INTOSAI.
Cette rencontre de trois jours se veut une occasion d’identifier les priorités et débattre de l’impact, des risques et des enjeux liés à la question climatique à travers trois axes: la gouvernance, le financement et les politiques publiques, a-t-il poursuivi.
Le Groupe de travail sur l’audit environnemental de l’INTOSAI vise à encourager l’utilisation de mandats et de méthodes de contrôle dans le domaine de la protection environnementale et du développement durable, aussi bien au niveau des membres du Groupe de travail que parmi les institutions supérieures de contrôle non membres du Groupe de travail.
Ses membres ont l’obligation d’utiliser le pouvoir du contrôle dans le secteur public afin de léguer un héritage positif aux générations futures, en améliorant la qualité de l’environnement, la gestion des ressources naturelles, ainsi que la santé et la prospérité des femmes et hommes dans le monde.
Avec MAP